Introduction : pourquoi une bataille à Verdun ?

En 1915, les Alliés n’ont pas remporté de victoires importantes et ont été défaits dans le détroit des Dardanelles. Au début de 1916, le front occidental se stabilise dans le nord et l’est de la France.

En février 1916, cela fait plus de 18 mois que la Première Guerre mondiale a éclaté. L'année 1915 voit l'enlisement du conflit. Toutes les tentatives de part et d'autre pour rompre le front échouent au prix de pertes sanglantes. Sur le front occidental, les grandes offensives de mai et septembre 1915, en Artois et en Champagne, ont été des échecs. Les Italiens ont attaqué en juin 1915 les Austro-hongrois sur l'Isonzo sans résultats.

Sur le front d'Orient, les marines françaises et britanniques tentent d'ouvrir un nouveau front contre les Turcs, alliés des Allemands et des Austro-hongrois, en débarquant en avril 1915 dans le détroit des Dardanelles, aux portes d'Istanbul, mais ils sont repoussés.

Sur le front de l'est, les armées russes ont perdu du terrain et l'armée serbe, battue par les Bulgares, a dû abandonner son territoire. Ces victoires sont importantes pour les puissances centrales mais non décisives.

En cette fin d'année 1915, chaque adversaire veut reprendre l'initiative. C'est sur le front occidental que chacun cherche à prendre l'avantage : 1916 est l'année de la Somme et de Verdun, les deux plus grandes batailles de la Grande guerre.

Verdun constitue un saillant des lignes françaises qui est cerné de tous les côtés par les troupes allemandes. Dans ce saillant, 34 forts et ouvrages militaires constituent une double ceinture de défense. La rivière Meuse complique toutefois le mouvement des troupes françaises. Par ailleurs, les troupes britanniques sont concentrées dans la Somme, et peuvent difficilement venir en soutien de leur allié jusque dans la Meuse. Le chef d'état-major des troupes allemandes Falkenhayn choisit donc Verdun en raison de sa vulnérabilité pour y engager la bataille et concentre l'artillerie au nord de la ville.

Des soldats alsaciens et lorrains déserteurs de l'armée allemande et le renseignement militaire français, qui a réalisé des photographies aériennes, divulguent des informations inquiétantes mais le général Joffre, commandant en chef des armées françaises, n'y prête pas attention.

Des soldats originaires des Alpes-Maritimes participent à la plus emblématique des batailles françaises de la Grande guerre et nombre d'entre eux meurent sur le champ de bataille.