L'eau douce et la mer...

Le franchissement des cours d’eau

Le lit surdimensionné des cours d’eau, leur cours capricieux, les brusques crues rendaient le passage aléatoire et nuisaient à la régularité des échanges. On hésita longtemps à y lancer des ponts constamment menacés.

Aussi sur la grande route du littoral d’Aix à Nice on utilisait le bac pour passer la Siagne et le Var.

A Saint-Laurent le voyageur franchissait le Var à gué jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Par mesure d’économie on optait fréquemment pour des ponts de bois, qui pouvaient facilement être détruits pour prévenir une invasion.

La technique des ponts suspendus permit de remédier aux difficultés de fondation des piles en rivière. En 1839 fut construit le pont suspendu sur la Siagne, d’une portée de 60 m. Cette solution fut également retenue en 1845 pour réaliser le pont Charles-Albert sur le Var. Ils présentèrent néanmoins des inconvénients par le coût d’entretien et l’usure des câbles.

En 1860, lorsqu’il fallut franchir le Var pour prolonger la ligne de chemin de fer, les progrès dans la construction métallique et les fondations permirent d’opter pour un pont à piles maçonnées, surmontées d’arcs en fonte.

Au début du XXe siècle, le béton armé, a révolutionné la construction des ponts. Le premier grand pont entièrement en béton armé des Alpes-Maritimes, le pont Durandy, fut édifié sur la Vésubie, en 1921.

La multitude d’ouvrages d’art toujours plus audacieux, qui ont vu le jour dans la deuxième moitié du XXe siècle ont ainsi gommé pour l’essentiel les obstacles que les cours d’eau ont opposé à la circulation pendant des siècles.