1814-1848 : La restauration sarde dans le comté de Nice

Victor-Emmanuel retrouve ses états, tout redevient comme avant l’arrivée de Bonaparte et Nice se retrouve sous le contrôle italien. Des réformes administratives se mettent en place et les premières mesures d’urbanisme et de développement du tourisme à Nice font leur apparition.

L’année 1814

  • 30 mai, le premier traité de Paris.
    • Victor-Emmanuel I (1802-1821), qui n’avait conservé de son royaume que la Sardaigne, recouvre ses états continentaux (Piémont, comté de Nice, Savoie). Dès son retour à Turin, il résume ainsi son programme de gouvernement : “Tout comme avant !”.
    • La principauté de Monaco est restaurée (souverain : Honoré V) et placée sous le protectorat de la France.
  • L’intendant Fighiera, qui avait pris possession du comté de Nice avant même la signature du traité de Paris, rétablit l’ancien régime administratif. Le 20 juin, le conseil municipal de Nice délibère en italien. Le Sénat, le consulat de la mer reprennent leurs fonctions ; les tribunaux créés par la France sont supprimés.
  • L’enseignement se fait en italien. Le lycée impérial de Nice est fermé. Des collèges royaux, tenus par les Jésuites, sont créés à Nice et à Sospel. Les écoles de droit et de médecine sont rétablies.
  • Les personnes qui ont servi le régime français de 1792 à 1814 ne sont pas inquiétées (pas de “terreur blanche”). L’évêque, Monseigneur Colonna d’Istria, est maintenu, mais il dépend désormais de l’archevêque de Gênes et non plus de celui d’Aix.

L’année 1815

  • 2 mars - Le prince de Monaco, Honoré V, apporte à Nice la nouvelle du retour de Napoléon. Le gouverneur de la ville envoie des soldats et place deux canons en batterie sur la rive gauche du Var face au port de Saint-Laurent ; un bataillon anglais vient de Gênes renforcer la garnison austro-sarde. D’anciens soldats des armées françaises, originaires du comté, franchissent le Var et se mettent au service de Napoléon.
  • 20 novembre - Second traité de Paris.
  • Le comté de Nice est confirmé au roi de Sardaigne qui reçoit le protectorat de la principauté de Monaco.
  • La République de Gênes est supprimée et annexée au royaume de Piémont-Sardaigne. Cette annexion constitue un fait très grave pour les intérêts commerciaux de Nice.Gênes remplace Nice comme débouché maritime du Piémont.

10 novembre 1818 - Réforme administrative

  • Le royaume de Piémont-Sardaigne se compose désormais de divisions, elles-mêmes formées de provinces subdivisées en mandements (cantons) et communes.
  • Nice devient le chef-lieu d’une division comprenant trois provinces : Nice, San-Remo, Oneille (à la tête de la province : un intendant-général et un gouverneur).
    La province de Nice, dont les limites orientales sont la Brigue, Saorge, Sospel, Castellar perd Pigna et Roquetta qui faisaient partie de l’ancien comté (et qui ne deviendront pas françaises en 1860).
  • Le hameau de la Trinité (commune d’Eze) est érigé en commune
    en 1818 (elle prend le nom de Trinité Victor en hommage au souverain).

Le port de Nice

  •  1826 - Le roi Charles-Félix confirme les anciens privilèges du port franc. En remerciement, les commerçants élèvent en 1828 une statue au souverain, place Bellevue (Guynemer), face au bassin Lympia.
  • 1830 - Sous la direction de l’ingénieur Lunel, le bassin est agrandi ; mais cela n’empêche pas la décadence du port au profit de Gênes.
  • 1834 - Les premiers navires à vapeur pénètrent dans le bassin Lympia.

1821 - Révolution dans le royaume de Piémont-Sardaigne

  • Troubles à Turin et à Alexandrie mais pas à Nice.
  • Le 15 mars, Victor-Emmanuel I abdique en faveur de son frère Charles-Félix.
    Le roi déchut part pour Nice où il arrive le 20 mars et où il résidera deux mois, rue Saint-François-de-Paul.

Mesures d’urbanisme et développement du tourisme à Nice

  •  1825 - Le Pont-Neuf, jeté sur le Paillon, réunit deux places : au nord, la nouvelle place Masséna, carrée, construite par l’architecte Vernier (façades à portiques) ; au sud, la place Charles-Albert en hémicycle.
  • 1832 - Création pour la ville de Nice d’une commission de neuf membres, le Consiglio d’Ornato, chargé de veiller à l’aménagement et à l’embellissement de la ville.
  • 1839 - Construction de l’église Saint-Jean-Baptiste, dite du Vœu, en exécution d’un vœu formulé par les Niçois en 1832 pendant l’épidémie de choléra.
  • Les hivernants anglais commencent à fréquenter la ville (1827 : parution du “Guide des étrangers” de Rancher).