1848-1860 : Le comté de Nice

Durant cette période, on assiste à l’apparition d’un mouvement favorable au rattachement du comté à la France, la langue française devient ainsi de plus en plus utilisée. De nouvelles réformes sont lancées par Charles-Albert. Vient ensuite la politique de Victor-Emmanuel II avec le commencement de grands travaux.

L’opinion publique dans le comté

  • Fin 1847, apparition d’un mouvement favorable au rattachement du comté à la France : on reproche au gouvernement de Turin de négliger les intérêts économiques de la région niçoise, dont le commerce extérieur se fait essentiellement avec la France.
  • Malgré l’emploi unique de l’italien par l’administration, la langue française est de plus en plus utilisée.
  • 16 janvier 1848 - Parution du premier numéro, en français, de l’Echo des Alpes-Maritimes (trois fois par semaine), publié par le parti favorable à la France. Le 18 juillet 1850, condamné, il cesse de paraître, mais renaît le 19 sous le nom de l’Avenir de Nice.

Les réformes de Charles-Albert

  • 16 mars 1848 - Etablissement d’une constitution dans le Royaume.
  • La loi du 7 octobre 1848 dote les provinces d’un “conseil provincial” élu qui assistera le gouverneur. De même, les conseils municipaux et les syndics (maires) seront élus (élections au suffrage censitaire).
  • Suppression définitive du ghetto juif à Nice : les juifs obtiennent la plénitude des droits civils et politiques.
  • Libertés du culte et de la presse.

La politique de Victor-Emmanuel II

  • 11 juillet 1853 - Une décision malheureuse, la suppression du port franc de Nice, malgré une vive campagne de protestation qui durait depuis plusieurs années. En 1851, le conseil des cercles niçois (milieux dirigeants) affirme que la suppression des franchises marquerait une rupture avec le traité d’union signé en 1388 et que les Niçois seraient alors fondés à réclamer leur indépendance. Cette décision, qui sacrifie les intérêts économiques de Nice à Gênes, provoque une émeute : la statue de Charles-Félix, élevée en 1828, est lapidée ; l’index pointé sur le port est brisé depuis lors. Ce profond mécontentement s’exprime dans tout le comté.
  • Le commencement de grands travaux
    • La loi du 26 juin 1853 décide la construction de routes carrossables dans les vallées du haut pays, mais cette politique tardive sera en fait réalisée par les Français après 1860.
    • Un nouveau pont sur le Var est construit pour desservir la vallée de l’Estéron (pont Charles-Albert).
    • Début des travaux d’endiguement du Var (en aval des gorges de la Mescla).