Route du Baroque

Eglise Notre-Dame-des-Miracles et Couvent Franciscain

XVIIe siècle. 1639-1681. Le village de Saorge, ancienne place forte contrôlant la route de Nice au Piémont par le col de Tende, domine les gorges de la Roya. Le couvent des franciscains observantins réformés ou "récollets" est l’un des derniers conservés dans le pays niçois avec le monastère de Cimiez.

La commune de Saorge, en 1639, met à la disposition des moines la chapelle Saint-Bernard. Ils seront chassés en 1903 à cause de la loi sur les congrégations.

Après diverses occupations, l’État rachète le monument et le restaure.

Le couvent de Saorge, comme le monastère de Cimiez, rappelle par son architecture, les couvents construits au XVIIe siècle en Ligurie et dans le sud du Piémont.

C’est autour d’un cloître rectangulaire que les bâtiments sont articulés. On retrouve donc l’église occupant le coté nord et le couvent constitué de trois ailes de deux niveaux chacune.

L’église dédiée à Notre-Dame des Miracles a une façade de style baroque.

Un porche de trois travées surmonté d’une terrasse la précède, gommant quelque peu la perception des deux niveaux d’élévation de la façade composés sur la superposition de deux ordres.

Au niveau supérieur, la baie lyriforme, les décors de gypserie qui se profilent sur les enduits colorés et l’effigie peinte à fresque de la Vierge en Gloire, résultent des transformations de 1760.

L’église se développe selon un plan rectangulaire, avec une nef unique prolongée par un choeur plus étroit à chevet plat. Le parcours dans la nef est rythmé par les quatre chapelles latérales voûtées d’arêtes. Une décoration sobre de peinture et de faux marbre fut enrichie d’encadrements de gypseries au XVIIIe siècle.

Les retables d’autels à colonnes torses, sont, suivant la tradition franciscaine, en bois naturel ciré et non pas rehaussé de polychromie et de dorure, à l’exception des niches et des statues du maître-autel.

C’est dans le dernier quart du XVIIe siècle qu’ils ont été exécutés ainsi que la chaire, les confessionnaux et les stalles de choeur.

Le cloître est entouré de quatre galeries à arcades cintrées. Sous chaque galerie, les lunettes de voûte sont ornées de fresques du XVIIIe siècle qui relatent la vie de saint François d’Assise dans un style savoureusement naïf.

Du XVIIe siècle au XIXe siècle, des cadrans solaires ont été peints sur les murs extérieurs du cloître et de la nef. Ils participent avec le blason de l’ordre franciscain et les encadrements de fenêtres au décor peint baroque très caractéristique du monument.

Le jardin conventuel avec ses bassins d’arrosage, ses pergolas couvertes de vignes, ses plantations d’arbres fruitiers et son potager confère à l’ensemble une dimension humaine et met en place l’un des aspects importants du style baroque dans la volonté souvent affirmée de trouver l’équilibre entre nature et architecture.