Les plus attentifs aux détails de l’histoire du Tour de France souligneront que le vainqueur de la première édition en 1903, Maurice Garin, bien que célébré au Parc des Princes, a inauguré le palmarès de l’épreuve en franchissant la ligne d’arrivée finale tracée à Ville d’Avray. Le public était à nouveau réuni au vélodrome pour fêter les héros de la Grande Boucle en 1904 et 1905, la course proprement dite s’étant également achevée à une poignée de kilomètres de la capitale.
Pour autant, l’arrivée du Tour 2024 programmée à Nice représente bien une grande première, le peloton du Tour n’ayant jamais terminé sa route loin de Paris. Les coureurs se sentiront quoi qu’il arrive en terrain familier dans la cité des Anges, qui figurait déjà au programme du Tour en 1906, a accueilli le Grand Départ en 1981 puis en 2020, et reçoit l’élite mondiale en conclusion de Paris-Nice depuis 1933.
Cette nouveauté géographique, conditionnée par les impératifs logistiques qui bloqueront déjà les Champs-Elysées à quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, s’accompagne d’un enjeu sportif majeur puisque la dernière étape sera jugée au terme d’un contre-la-montre individuel.
Les qualités athlétiques des protagonistes susceptibles de s’imposer laissent envisager que le Tour pourrait rester indécis jusque dans les derniers kilomètres, comme cela avait été le cas en 1989, la dernière fois que l’épreuve a proposé un chrono en clôture des débats. Ce jour-là, en surpassant de 58’’ Laurent Fignon, l’Américain Greg LeMond prenait l’avantage pour 8’’ au sommet du classement général et remportait son deuxième Tour avec la marge la plus serrée de l’histoire.
Il se dit que les records sont faits pour être battus… et le scénario d’une bataille à coups de secondes prend du galon au regard du week-end final pris dans sa globalité. Les coureurs seront en effet déjà présents sur les routes de la région dès le samedi 20 juillet.
Chacun d’entre eux a déjà conscience que les reliefs de l’arrière-pays niçois se prêtent à des cavalcades débridées à haute intensité, de façon quasi-systématique sur l’ultime étape de la course au Soleil. Il pourrait donc y avoir jusqu’au bout des opportunités de faire trembler le Maillot Jaune.