À la fin de la guerre

Les atrocités du génocide sont dévoilées au grand jour à la fin de la guerre et on souhaite commémorer les souffrances endurées par les déportés.

Le bilan du génocide

La notion de crime contre l’humanité est évoquée au procès de Nuremberg, où sont jugés les dignitaires du régime nazi.

En 1945, le sentiment qui prime du point de vue moral est le désarroi face aux conséquences de la Solution finale. La découverte des camps de la mort traumatise les populations en lui montrant les véritables victimes de la guerre. Ce sont des civils qui ont pour seule faute d'avoir été différents des autres par leur origine ethnique ou leur orientation sexuelle. Ces millions d'innocents ont été déportés pour arriver à des endroits où ils furent brûlés, gazés ou encore moururent de faim. Le bilan s’élève à plus de cinq millions de Juifs d’Europe qui ont été assassinés. On dénombre 220 000 tziganes qui périrent également dans les camps, ainsi que des milliers d’homosexuels.

Ces camps d'extermination donnent aux nazis le statut d'auteurs de crimes contre l'humanité. C'est la première fois qu'une accusation aussi grave est prononcée. Devant cette prise de conscience de l'opinion publique et devant l'horreur des crimes commis, les Alliés organisent pour la première fois dans l'histoire, un procès où un tribunal juge au nom de la conscience humaine. Ce procès se déroule à Nuremberg, haut lieu du national-socialisme, de novembre 1945 à octobre 1946. Tous les anciens hauts responsables du régime nazi sont jugés devant un tribunal composé de magistrats représentant les États-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France. Sur les 21 accusés, 12 sont condamnés à mort. Des peines de prison à vie sont également prononcées. Le procès de Nuremberg permet ainsi de dresser un bilan accablant des atrocités nazies et de l’ampleur du génocide. Les déportés qui ont survécu et sont de retour demandent la restitution de leurs biens spoliés pendant la guerre, à l’instar du niçois René Cassin.

Courrier de René Cassin demandant la restitution de ses biens, 1944

Plan du centre d'accueil des rapatriés de Villefranche-sur-Mer, 1945

Courrier du centre de documentation des déportés et spoliés juifs, 1945

Les Justes parmi les nations et la mémoire du crime nazi

Avec le mémorial Yad Vashem et la distinction de « Juste parmi les nations », on souhaite rendre hommage aux déportés et aux personnes ayant sauvé des Juifs.

En 1953, avec la loi dite du Mémorial, le Parlement israélien, la Knesset, décide la construction à Jérusalem d’un mémorial en mémoire des victimes juives, décédés pendant la Seconde Guerre mondiale. La mission du mémorial est de perpétuer le souvenir des plus de cinq millions de Juifs assassinés, d’honorer tous les actes d’héroïsme, de révolte et de sauvetage, et d’enseigner aux générations suivantes cette histoire, comme « une balise d’avertissement contre l’antisémitisme, la haine et les génocides à travers le monde ».

Cet ensemble commémoratif comprend également un Musée d’histoire de la Shoah, une Salle des noms et un centre de documentation.

En 1963, est créée une commission d’hommage présidée par un juge de la Cour suprême d’Israël. Son rôle est de décerner, après étude des dossiers du titre de « Juste parmi les nations ».

Les personnes reconnues « Justes parmi les nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’État d’Israël. Au 1er janvier 2015, le titre a été décerné à 25 686 personnes à travers le monde, dont 3 853 en France. Plus de 130 habitants des Alpes-Maritimes ont été honorés de ce titre. Partout en Europe, dans les camps de concentration, mais aussi dans les écoles, collèges et lycées des Alpes-Maritimes, des plaques rappellent ces victimes de la folie et de la barbarie nazies.

Monument à la mémoire des Justes au cimetière israélite de NIce, 2015

Evocation par Simone Veil de son enfance à Nice et de sa déportation, 2002

Plaque commémorative au lycée du Parc Impérial à Nice, 2015