L'église, le sentiment religieux et l'art

La piété des fidèles au Moyen Âge s'exprime notamment par des pèlerinages et par le culte des reliques des saints. De nombreuses églises et chapelles rurales sont ornées de peintures murales au XVe siècle, et durant la période médiévale, l’art est essentiellement religieux

La piété des fidèles au Moyen Âge s'exprime notamment par des pèlerinages et par le culte des reliques des saints qui ont alors une très grande importance. Source de richesses pour l'église ou l'abbaye qui les détient, les reliques attirent pèlerins et offrandes. Les images permettent l’instruction religieuse de fidèles analphabètes. De nombreuses églises et chapelles rurales ont été ornées de peintures murales au XVe siècle. Ces œuvres reprennent des thèmes populaires telles que les Vierges de Miséricorde, les scènes de la Passion, les saints protecteurs. Les testaments sont particulièrement marqués par l'expression de la foi chrétienne et par le souci du salut dans l'au-delà qui détermine les testateurs à multiplier les legs pieux. Le sentiment religieux s'exprime également dans les confréries (pénitents notamment), groupes de laïcs pratiquant la charité envers les plus démunis.

Durant la période médiévale, l’art est essentiellement religieux. Plus encore que dans l'architecture romane et gothique, la création artistique s'épanouit à la fin du Moyen Âge dans la décoration. Au XVe siècle, la peinture connaît une période particulièrement brillante qui amorce très tôt la Renaissance avec des artistes de talent dont les représentants les plus connus dans le pays niçois sont Durandi, la famille Bréa, Jean Canavesio et Jean Baleison. Si la peinture murale domine jusqu'au XIVe siècle, le XVe siècle voit la floraison de retables d'autels, assemblages de panneaux peints montés dans un encadrement de bois sculpté et doré. L'école niçoise est en concurrence avec celle d'Avignon et cela donne une grande production de chefs-d’œuvre dans toute la Provence orientale. La sculpture prend une place importante avec l'essor du gothique ; les chapiteaux, les portes, les tombeaux, les chaires reflètent l'influence italienne. Les trésors des églises ont conservé de remarquables pièces d'orfèvrerie notamment des croix de procession : le plus riche est celui de Saint-Paul-de-Vence, qui renferme des statues, une croix de procession et trois reliquaires. Celui de Lucéram  montre la prédominance de l'influence provençale.