Structuration de la coopération franco-italienne

Parce que le département est au carrefour de différents espaces, alpins, littoraux, méditerranéens, sa coopération avec ses partenaires italiens s’est construite en trois cercles géographiques concentriques

Premier cercle de proximité locale : les trois provinces

Le Département des Alpes-Maritimes et les deux provinces d’Imperia et de Cuneo ont décidé de développer entre eux une politique de coopération s'inscrivant dans la durée avec pour préoccupation essentielle de contribuer à l'identification et au renforcement d'une région transfrontalière occidentale. C'est ainsi que le 26 mars 1997 a été signé à Nice un accord de coopération dénommé "Conférence des trois Provinces" avec la création d'un groupe de concertation entre les trois provinces.

Cet accord tend à une vision partagée des grands enjeux du devenir souhaitable de la zone transfrontalière et vise à optimiser, à travers une concertation fréquente, des domaines pour lesquels les trois provinces sont compétentes.

Aujourd’hui, fortes de l’expérience acquise en termes de coopération, les trois provinces engagent une réflexion sur leur avenir au sein du programme de coopération transfrontalière ALCOTRA 2007-2013. Ainsi positionnent-elles comme un des noyaux territoriaux partenaires des porteurs de projets locaux, mais aussi comme animateur de projets intégrés transfrontaliers (PIT) sur des thématiques telles que les ports de plaisance, l’innovation touristique ou la politique des parcs naturels.

Second cercle de collaboration régionale : la Conférence des Alpes Franco-italiennes

Ayant démarré comme association en 1998, elle regroupe 10 départements et provinces du massif et du littoral alpins constituant un espace suffisamment dimensionné pour appréhender les questions majeures des territoires de la frontière franco-italienne dans leur diversité. Son fonctionnement institutionnel de concertation s’appuie sur des réunions régulières de son Conseil d’administration et d’un groupe technique, un secrétariat permanent basé à Turin se chargeant de l’organisation administrative et du suivi financier. Pour l’heure, la CAFI a été commanditaire d’études d’envergure sur l’aménagement de son territoire transfrontalier comme celle du Laboratoire des transports ainsi que d’opérations de valorisation comme celle des « Sentinelles des Alpes ».

Son positionnement au sein du futur programme transfrontalier ALCOTRA 2007-2013 vise avant tout à favoriser la coopération sur l’euro-territoire sur les thématiques essentielles telles que le transport, l’innovation et le tourisme comme cela a été rappelé lors du comité des Présidents de Nice du 3 mars 2006

Depuis lors, la CAFI organise des journées de rencontre sur l’ensemble de l’euroterritoire sur ces thématiques afin d’initier des projets qui seront ensuite programmés dans le programme ALCOTRA 2007-2013.

Dernière en date sur le département, la journée « Innovation » du 24 janvier 2008 à Sophia Antipolis a rassemblé près d’une centaine d’acteurs publics et privés de l’innovation permettant l’émergence de projets de coopération sur des secteurs en pointe tels que l’éco-conception, les industries multi-media, l’infomobilité.

Sur la thématique des transports la CAFI souhaite renforcer son expertise en labellisant son laboratoire de transports auprès des décideurs publics franco-italiens.

Sur la thématique tourisme , le travail de la CAFI affiche la volonté de fédérer les politiques touristiques des territoire vers plus de complémentarité afin de défendre à l’international l’attractivité de l’ensemble de la zone et valorisant chacun de ses atouts.
Là encore, un projet de laboratoire CAFI du tourisme est à l’étude.

Troisième cercle d’ouverture sur la méditerranée : l’Arc Latin

Membre fondateur d’une association regroupant aujourd’hui 71 collectivités NUTS III italo-franco-espagnoles, le Département a voulu ouvrir sa coopération sur l’espace méditerranéen, essentiel dans son positionnement géographique ; vecteur de coopération interrégionale, cet outil multilatéral donne en même temps un horizon plus large à la collaboration transfrontalière franco-italienne, réinscrivant certaines problématiques dans une échelle euro-méditérranéenne (LGV Barcelone Marseille Gênes, réseau d’alerte risques majeurs, ouverture aux pays de la rive Sud de la Méditerranée).

Actuellement, sous la présidence du Consell insular de Majorca, ce réseau permet de peser collectivement et donc plus lourdement auprès des institutions nationales, européennes et internationales en mutualisant certains leviers (projet d’une représentation commune à Bruxelles, labellisation pour les appels d’offres des programmes 2007-2013 transnationaux et interrégionaux).

C’est également sur cette structure que le Département souhaite appuyer sa politique de coopération décentralisée avec les collectivités de la rive Sud de la Méditerranée.