Lantosque

Un lieu dénommé Lantosque est mentionné au XIIIe siècle, notamment en 1252 d'une façon qui semble bien distinguer un habitat fortifié et un habitat non fortifié.

Le village

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Le territoire de la commune de Lantosque s’étend sur  4 476 ha de part et d’autre de la Vésubie qui le traverse selon un axe nord-est/sud-ouest.

Sur la rive droite, au nord-ouest, la pointe de Siruol culmine à 2 018 m tandis que sur l’autre rive, à l’est, la cime de Pourcel s’élève à 1 671 m. Le Riou de Lantosque se jette dans la Vésubie à la hauteur du village.

Implanté à 500 m d’altitude, le village occupe une position défensive sur une crête rocheuse dont l’accès est protégé sur deux côtés par les gorges escarpées de la Vésubie et du Riou.

La première mention de Lantosque apparaît au début du XIIe siècle. L’historien André Compan voit dans l’origine de son nom la racine celtique Lant, c’est-à-dire amas, tumulus de roches.

Son territoire semble alors être sous la domination d’une famille appelée dans les documents les « chevaliers de Lantosque ».

Ceux-ci possédaient un château qui devait vraisemblablement se situer sur la partie la plus élevée du village. Au Moyen Âge, Lantosque donna son nom à la vallée de la Vésubie, sous l’appellation de « Val de Lantosque » et connut une prospérité commerciale du fait de sa situation sur l’une des routes du sel qui approvisionnaient le Piémont depuis la Méditerranée.

La commune compte de nombreux hameaux parmi lesquels sur la rive droite les Clapières et Pélasque, sur la rive gauche Loda et Saint-Colomban (qui inclut les quartiers de Gorblaou et de Camari).

La richesse agricole du terroir communal rendait possibles toutes les productions : céréales, huile, vin, fruits, légumes, auxquelles s’ajoutaient les coupes de bois dans la belle forêt de la Maïris et plusieurs vacheries.  

C’est en  1901 que la population de Lantosque atteignit son maximum avec 1 947 habitants. L’entre-deux-guerres vit l’installation de l’armée au quartier des casernes ainsi que l’ouverture d’une usine de plâtre qui exploitait le gypse, abondant en sous-sol. 

Eglise paroissiale Saint-Pons, 1665

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Un peu avant 1640, la  communauté décida d’agrandir l’église paroissiale existante. Le projet prévoyait une nef centrale avec des chapelles latérales, des colonnes et des pilastres.

En 1641, la poursuite des travaux fut confiée au maçon Andrea Fighiera. Faute de ressources financières suffisantes, la construction ne fut achevée qu’en 1665 comme l’indique la date figurant sur le porche.  

L’église fut consacrée le 30 août 1668. Ces dates placent cet édifice dans la période de reconstruction de nombre d’églises paroissiales dans les vallées niçoises. La dédicace placée dans le chœur nous apprend que Lantosque se trouve sous la protection de saint Pons comme patron et que saint Sulpice est le titulaire de l’église.

Les reliques de ce dernier avaient fait l’objet, en juin 1661, d’une translation depuis Rome, où elles étaient conservées, par les soins du frère dominicain Auda, originaire de Lantosque.

La façade

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La façade est dépourvue de décor et se limite à un portail encadré de pilastres cannelés reposant sur un fort soubassement et supportant un linteau et un fronton triangulaire brisé. Ce dernier s’ouvre sur une haute niche qui accueille la statue de saint Pons.

Le saint patron local, costumé en soldat romain de fantaisie, brandit la palme de son martyre. L’œuvre, d’exécution rudimentaire, en stuc ou en pierre tendre, est d’aspect très populaire.
Trois grandes baies rectangulaires modernes, l’une au centre ouvrant sur la nef, les deux autres latérales, correspondent aux collatéraux.

Cette façade porte les traces d’un décor probablement exécuté à la fin du XIXe siècle. Sur le côté nord de l’église se trouvait le cimetière. Ce dernier, trop petit, fut transféré à la fin du XIXe siècle sur l’emplacement actuel. On y trouve de très nombreuses tombes oratoires.

La nef et les collatéraux

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La nef développe trois travées identiques. Celle proche du chœur joue le rôle de croisée du transept. De part et d’autre, des collatéraux présentent une division identique.

Tout en conservant sa largeur, le chœur prolonge la nef de deux travées. Le chevet est polygonal à cinq pans. La nef et les collatéraux sont voûtés en arêtes. Le décor architectural se réduit aux chapiteaux corinthiens de fantaisie qui coiffent les pilastres. Ils reçoivent les arcs doubleaux et soulignent la division en travées dont ils accentuent le rythme. L’ensemble des parties hautes de l’église est recouvert d’un décor floral abondant, de style fin XIXe.

L’arc triomphal et les voûtes du chœur, avec des gypseries et des stucs, présentent une surcharge décorative notoire. Les archives indiquent par ailleurs que les décors intérieurs ont bénéficié de trois campagnes de travaux, achevées en 1885, 1897 et 1942. La tribune date de 1841 et présente un décor remarquable d’instruments de musique en marqueterie.

 

Le transept

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L’intérieur présente une nef flanquée de collatéraux et coupée d’un transept.

Ce dernier élément, qui ne se retrouve que dans la cathédrale Sainte-Réparate à Nice, confère à la paroissiale de Lantosque une monumentalité tout-à-fait exceptionnelle pour un édifice du haut-pays niçois.

Comme le montrèrent Alexis et Gustav-Adolf Mossa au début du XXe siècle,  ce transept correspond en fait à la nef de l’église ancienne, alors tournée vers l’est. Le portail d’entrée, qui s’ouvrait dans le mur sud, a été conservé. Sa datation oscille entre le XVe et le XVIe siècle. Lors de la reconstruction de l’église au XVIIe siècle, il y a donc eu changement d’orientation, le chœur étant placé au nord et la façade de l’entrée au sud.

Le clocher, 1867-1904

Les archives mentionnent une reconstruction complète du clocher en pierres de taille, entre 1865 et 1867, avec une coupole en briques vernissées surmontée d’une sphère en cuivre, puis en 1904, un remplacement de la couverture à l’identique.

Une horloge pourrait avoir été placée dans le clocher un peu avant 1815.

En 1867, on procéda à son remplacement. La sonnerie des cloches, autrefois actionnée manuellement, rythmait la journée en temps de repos et de travail par les trois Angélus à 8h, 12h et 20h. Elle marquait les moments de la vie (baptêmes, communions, noces, décès), les grandes fêtes religieuses, donnait l’alerte en cas d’incendie ou d’événement important…

Chaque sonneur de cloches possédait son propre « carillon » et le transmettait oralement à son successeur ou suppléant. Lantosque conserve le souvenir d’Augustin et de Jules Gilli qui servirent les cloches pendant près d’un siècle.

 

Devant d’autel représentant saint Pons et saint Sulpice, XVIIe siècle - Le maître-autel et le reliquaire de Saint-Sulpice

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Statue de procession de saint Pons et son dais - Autel du St Sacrement

Autel du Rosaire

Chapelle de la Miséricorde, dite des Pénitents noirs

La chapelle de la Miséricorde et la place de la Mairie

Connue aujourd’hui sous le vocable de Notre-Dame-de-Lourdes, elle surplombe une place qui était autrefois l’un des cœurs du village avec la place Vieille, celle qui accueille aujourd’hui les cafés et les commerces.

On y trouve une fontaine, mise en place en 1866, et la mairie, édifiée en 1869, qui abritait également l’école de garçons et le siège de la justice de paix, institution judiciaire de proximité. La chapelle elle-même a été construite à cheval sur le tracé de l’ancien rempart.

On peut voir, sur la façade de la maison faisant face à l’entrée, les restes d’une porte fortifiée. L’édifice est toujours affecté au culte.

 

L’intérieur de la chapelle de la Miséricorde

Long de 17,5 m et large de 8m, l’édifice pourrait avoir été bâti en deux temps : une première partie avant la destruction des remparts, une deuxième partie après. La nef, regardant vers la place, est voûtée plein cintre tandis que le chœur, situé autrefois à l’intérieur du rempart, possède une voûte en arêtes.

Le bâtiment a été entièrement rénové en 1949. Propriétaire des lieux, la confrérie des Pénitents noirs entrait parfois en concurrence avec les autres confréries du village, la puissante confrérie des blancs mais aussi celle, féminine, des filles de Marie, ce qui donna lieu en 1831 à une convention destinée à régler les questions de préséance dans les processions et à l’église…

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Chapelle Sainte-Croix, dite des Pénitents blancs et rue centrale, maison à encorbellement

Elle est édifiée au quartier du Pivol, sur un mamelon faisant face au village. Les dimensions imposantes du bâtiment, 15m de long sur 8 m de large à l’origine, voûté plein cintre,  témoignent de l’importance de la confrérie des Pénitents blancs, dite du Gonfalon, à l’origine de sa construction que l’on peut situer au début du XVIIe siècle.

L’édifice bénéficia d’une restauration complète en 1839 car déjà à cette époque « le sol se dérobait sous les murs ».

En 1941, on raccourcit la chapelle fortement ébranlé par un tremblement de terre, et on y aménagea une morgue à son extrémité. Les Pénitents blancs jouèrent un rôle essentiel dans la vie de la communauté : religieux (ils assuraient le service des obsèques) mais aussi social et humanitaire, gérant un mont-de-piété (monte granatico) et l’hôpital-hospice créé en 1621 face à la chapelle (il a été transformé au XXe siècle en maison de retraite).

C’était autrefois l’axe principal de circulation à l’intérieur du village. On peut y voir à mi-chemin une maison à encorbellement. La rue centrale traverse la partie la plus ancienne de l’agglomération, ceinte d’un  rempart au Moyen Âge, et conduit de la place de la mairie au quartier de Saint-André où se trouve l’église paroissiale.

Au Moyen Âge, la vie des Lantosquois était étroitement réglementée. Ainsi, afin de se protéger des risques d’incendie, les statuts de 1478 interdisaient de sortir la nuit muni d’une lampe, de conserver paille ou foin dans les maisons et de passer la nuit à l’extérieur du village. Dès le XIIIe siècle, la population de l’agglomération était comprise entre 5 et 600 habitants. 

 

 

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Le monument aux morts, 1924

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Afin de rendre hommage aux  81  Lantosquois  tués lors de la première guerre mondiale, la municipalité commanda en 1923 à l’architecte A. Carlo le projet d’un monument aux morts.

Réalisé en marbre gris bleuté de l’Ardèche  et en granit de Saône-et-Loire pour les panneaux recevant les noms, le monument fut inauguré en juillet 1924.

Il témoigne aujourd’hui du sacrifice subi par les communes rurales du département qui précipita leur déclin démographique dans l’entre-deux-guerres.

L’oratoire ou « pilon » de Saint-Antoine

Sur le chemin des Brucs, il est dédié à Saint-Antoine.

Les anciens du village se rappellent qu’au soir du 16 janvier tous les enfants du village se rassemblaient sur la place, munis d’instruments divers et variés pour faire le plus de bruit possible, puis se rendaient au pilon de Saint-Antoine où ils retrouvaient leurs camarades venus des hameaux.

Là, pendant une demi-heure, ils offraient la sérénade au saint. Ce joyeux charivari s'accompagnait d’une chanson quelque peu irrévérencieuse en l’honneur de saint Antoine : 
« Sant Antoni lou picounié
Qu’a de brayas dé papié 
Coura plooa li si bagna
Coura fa soulei li si sequa »

Le quartier du Rivet

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En contrebas du village, il prit son essor après l’annexion du comté de Nice à la France avec la construction de la route carrossable de la Vésubie qui, ouverte en 1863,  évitait le village en passant le long des gorges.  

Les voyageurs pouvaient s’y arrêter pour se restaurer et faire reposer les attelages.

Le premier hôtelier à s’y installer fut   Charles Passeron qui déposa une demande de permis de construire dès 1860. Par la suite, deux hôtels s’y implantèrent : l’hôtel Raibaut-Adréani et l’hôtel de la Poste.

On y trouvait également la gendarmerie. L’activité du quartier déclina avec l’arrivée du tramway en août 1909.
En effet,  la ligne passait en hauteur par le village, à 472 m d’altitude,  puis franchissait la Vésubie sur le viaduc du Martinet, remarquable ouvrage long de 74 m comprenant trois arches de maçonnerie à 18 m au-dessus de la rivière.

 

Chapelle Sainte-Claire, XVIe siècle

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De très petites dimensions, la chapelle est au sud du village, sur l’ancien chemin venant d’Utelle, comme posée en équilibre au-dessus du tunnel percé pour le tramway et aujourd’hui utilisé par la route.

Le style de construction et le choix de l’implantation permettent de penser que l’édifice date du XVIe siècle. Sainte-Claire faisait l’objet d’une procession annuelle et une messe y était chantée. L’historien Joseph Passeron rapporte que les mères de familles y apportaient leurs nourrissons afin de les protéger des affections des yeux.

Au nord du village, sur l’ancien chemin menant à Roquebillière, se trouvait une autre  chapelle prophylactique, celle de Saint-Roch, accompagnée d’une esplanade ombragée de grands platanes. La tradition rapporte que  les passants jetaient à travers la grille des piécettes sur son plancher. 

 

Sanctuaire de la Balma, 1928

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Situé sur la route de Loda en rive gauche de la Vésubie,  face au couvent de San Brancaï, le sanctuaire de Notre-Dame de la Balma fut érigé en 1928 par l’abbé Rochard.

Sa fondation est liée à la première guerre mondiale.  Un escalier mène à un abri sous roche sommairement aménagé mais dont les dimensions permettaient d’accueillir 4 à 500 fidèles.

Un chemin de croix part du village et aboutit à l’entrée du sanctuaire. Lorsque les Lucéramois venaient en pèlerinage à San Brancaï, les Lantosquois les raccompagnaient jusqu’à cet endroit.

 

Le hameau de Saint-Colomban

Sur la route de la Maïris, Saint-Colomban est composé de trois quartiers. A Saint-Colomban même se trouvent l’église, un cimetière à flanc de coteau et l’école, désaffectée depuis presque un demi-siècle.

Jusqu’à la dernière guerre mondiale, on y trouvait trois épiceries, des bars et des restaurants ainsi qu’un artisan menuisier et un cordonnier.  Sur l’autre rive du vallon se trouve Gorblaou, aux maisons serrées, puis, en continuant la route, Camari, blotti au pied de la forêt. Saint-Colomban était réputé pour la richesse de ses productions agricoles.

D’abord des prunes d’une saveur exceptionnelle, expédiées jusqu’en Belgique et en Allemagne, puis, après la deuxième guerre mondiale, des fraises et des petits pois. 

 

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L’église de Saint-Colomban, 1844

L’église de Saint-Colomban, qui date de 1844,  est isolée au milieu des maisons. La tradition veut qu’elle ait été autrefois implantée au quartier de La Gleia (l’église en patois) puis déplacée au milieu du XIXe siècle.

Une voûte en plein cintre couvre un vaisseau unique long de quatre travées avec une petite chapelle de chaque côté et un chevet plat. Le clocher fut rajouté en 1888. En 1915, l’église fut victime d’un incendie qui détruisit une partie du mobilier. La population du hameau était connue pour sa ferveur religieuse.

C’est la raison pour laquelle la procession pour saint Colomban était une des plus belles de Lantosque.  Un imposant cortège suivait la statue du saint : le curé abrité par un baldaquin, les pénitents, les différentes sociétés religieuses de jeunes filles, de femmes, d’hommes mariés…

 

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Four à pain de Camari

A Lantosque, chaque famille avait son four à côté de la maison ou plus rarement dans le hameau comme ici le four à pain de Camari.

La pierre réfractaire de Biot était utilisée pour leur construction.  Les ménagères y pétrissaient et y cuisaient le pain nécessaire à toute la maisonnée mais aussi des plats cuisinés ou des tartes selon les saisons.

Le recul puis la disparition de la culture du blé au milieu du XXe siècle ont condamné ces fours à s’éteindre. Utilisé régulièrement, le four communal de Camari continue de perpétuer l’usage ancestral de la cuisson collective du pain…

Le couvent de Saint-Pancrace et la croix de la passion

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Les ruines d’un couvent de Mineurs Réformés sont encore visibles non loin de l’ancienne plâtrière au quartier de Saint-Pancrace (San Brancaï  pour les Lantosquois).

 La fondation de l’établissement oscille selon les auteurs de la fin du XIVe siècle au XVIIe siècle, cette dernière date paraissant plus vraisemblable. Son histoire n’est véritablement connue qu’au moment de son déclin et de sa ruine, à la fin du XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle.

Situé sur le chemin reliant Utelle à Lantosque, le monastère comprenait une église, un cloître et des logements. A la Révolution, il fut vendu comme bien national à un habitant de La Bollène.

En 1818, ce dernier accepta de le laisser à la disposition de quelques moines qui y vécurent dans la misère jusqu’en 1858 car les bâtiments ne cessaient de se dégrader. Minée par les infiltrations,  l’église s’effondra en 1903.

Jusqu’en 1880, les Lucéramois sont venus en pèlerinage pour la fête de Saint-Pancrace le 12 mai.

Située au quartier du Coulet, sur la route de Camari, cette Croix de la Passion a été réalisée en 1983 par un habitant du hameau. Appelée ainsi parce qu’elle porte les instruments de la Passion, c’est un témoin de la foi religieuse  qui continue à animer les vallées du haut pays. 

 

 

Le hameau de Loda et l’église Saint-Arnoux, XVIIIe siècle

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Sur le col, l’église Saint-Arnoux apparaît isolée mais de nombreuses habitations  sont dispersées alentour. Loda est un site médiéval connu depuis le XIIe siècle. En effet, les vestiges d’un château-fort se trouvent à proximité, sur la crête de Castel Fortis. Il commandait l’accès à Lantosque par le vallon de l’Infernet.

Au milieu du XVIIIe siècle, les 280 habitants des quartiers de Gorblaou, Bonvillar et Béasse demandèrent la reconstruction de la chapelle existante, trop exiguë pour abriter les fidèles. Ces derniers étaient éloignés de Lucéram ou de Lantosque, à deux heures de marche, par des chemins impraticables en hiver.

En 1755, l’évêque leur accorda l’autorisation de construire une église à l’emplacement actuel, avec le statut de succursale et affecta un prêtre pour y donner tous les sacrements. Dans le prolongement de l’église se trouvent le presbytère et l’ancienne école.

L’intérieur de l’église Saint-Arnoux

C’est un édifice élégant, doté de deux chapelles latérales arrondies, décoré dans le goût baroque avec pilastres et voûte à pénétrations.

Un joli clocher complète le bâtiment. L’église conserve un reliquaire contenant les reliques de saint Arnoux. Elle est en effet placée sous le vocable de ce saint, évêque de Metz mort en 641, protecteur contre les maladies de la gorge et de la peau. La légende raconte qu’Arnoux, maire du Palais d’Austrasie, maria son fils à celle qui devint sainte Begga, se dépouilla de tous ses biens et se fit moine à Lérins.

La population de Metz l’ayant réclamé pour évêque, il s’enfuit dans les gorges du Loup mais il fut découvert et dut se résigner à devenir évêque pendant quelques années avant de se retirer dans un ermitage près de Remiremont.

 

 

Autour de Pélasque

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Au sud-ouest du village de Lantosque, sur la rive droite de la Vésubie, se trouvent plusieurs hameaux situés sur des coteaux bien exposés entre 600 et 800 m d’altitude : la Vilette, le Terron, Saint-Georges, Pélasque, le Farguet et les Condamines.

La densité de l’habitat, tantôt groupé, tantôt dispersé, s’explique par la richesse du terroir, véritable grenier de la commune.

Cultures potagères irriguées à proximité des habitations, vignes, blé,  et surtout oliviers constituaient un paysage agricole typiquement méditerranéen, aujourd’hui quasiment disparu. 

La Cime de la Redoute, sommet qui domine le secteur à 1 183 m d’altitude, fit l’objet, en 1792, de fortifications provisoires établies par l’armée sarde afin de protéger la vallée de la Vésubie de l’offensive des troupes républicaines.

 

L’église paroissiale Notre-Dame des Anges, Pélasque

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A l’origine chapelle rurale, ce lieu de culte fut  transformé en paroisse à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle. L’église est placée sous le vocable de la Vierge Marie sous le nom de Notre-Dame-des-Anges mais elle possédait aussi comme patron saint André. La construction de l’édifice n’est pas documentée.

Son plan laisse entrevoir l’existence d’un bâtiment plus ancien à l’emplacement du chœur. Un solide clocher en pierre de taille a été accolé à l’édifice. Au milieu du XIXe siècle, un incendie détruisit une partie des objets du culte que l’on dut renouveler.  Ainsi, le retable du chevet enserre une toile représentant Notre-Dame des Anges datée de 1874.

Comme nombre d’autres édifices à Lantosque, l’église de Pélasque fut toujours affectée par d’importants mouvements de terrain qui rendirent nécessaire sa consolidation, notamment en 1941.

 

La chapelle Saint-Georges

Entre Lantosque et Pélasque, la chapelle Saint-Georges, soigneusement restaurée, est édifiée sur un col à 674 m d’altitude.

C’est un beau bâtiment, voûté plein cintre, doté d’un élégant petit clocheton. La chapelle était autrefois au cœur d’un quartier agricole où l’olivier dominait.

Elle est ouverte le 23 avril, jour de la fête du saint et du quartier. Il n’existe dans le comté de Nice que deux chapelles placées sous le vocable de saint Georges. A l’intérieur, un tableau le représente terrassant le dragon. La légende de saint Georges  s’est diffusée au Moyen Âge à partir de l’Angleterre.

Elle raconte qu’un dragon exigeait d’une ville qu’elle lui livrât des proies humaines. Celles-ci étaient tirées au sort jusqu’à ce qu’un jour la fille du roi soit désignée. Survint alors Georges, chevalier de la Cappadoce, qui dégaina son épée et dompta le monstre…

 

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Chapelle Sainte-Croix, hameau des Condamines, 1716

Ce petit édifice présente une forme pentagonale rare. Construit en 1716, il abritait l’ancienne confrérie des pénitents blancs du hameau. La chapelle, récemment restaurée, trône au milieu des prés.

C’est au hameau des Condamines que naquit en 1713 un personnage illustre, l’abbé Jean Charles Passeroni.

Celui-ci connut la célébrité comme poète. Il est l’auteur d’une Vie de Cicéron en huit parties, de fables  et de nombreuses poésies.

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Chapelle Saint-André

La chapelle est posée sur un piton rocheux dominant le Riou du Figaret, au milieu d’un site spectaculaire, à la limite entre l’espace cultivé  et la forêt.  

Elle était autrefois ouverte ce qui indique une construction ancienne, peut-être le XVIe siècle.

Le chemin qui y conduit suit le canal d’arrosage du Figaret, long de 4,750 km qui, dans l’entre-deux-guerres, irriguait 117 ha de prairies, de jardins et de vergers. D’énormes châtaigniers jalonnent le parcours.

Le quartier a connu un début de développement touristique dans l’entre-deux-guerres grâce à l’hôtel Auda, établissement réputé qui attirait de nombreux touristes.

 

Chapelle Notre-Dame des Victoires, 1932

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Jouxtant les casernements des Granges de la Brasque situés sur la commune d’Utelle, la chapelle se trouve sur la commune de Lantosque.

C’est l’abbé Rochard, à l’origine du sanctuaire de la Balma, qui eut l’idée de créer un lieu de culte à cet endroit, destiné aux troupes qui stationnaient en été à partir de 1931.

Les plans furent établis en 1930. En septembre de la même année, la fabrique de Lantosque fit l’acquisition des terrains et les travaux furent conduits jusqu’en 1937.

De style néo-roman en vogue à l’époque dans le haut-pays, la chapelle est imposante par ses dimensions (près de 20 m de long).

Sur une élévation en pierres de taille fut posée une voûte en plein cintre en béton armé, malheureusement dégradée par les infiltrations. Malgré l’abandon du site par l’armée, les  Lantosquois restent très attachés à leur chapelle.