St-Sauveur-sur-Tinée

Une église Saint-Sauveur est citée en 1154.

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L’implantation de Saint-Sauveur est originale.
Le village occupe, en effet, un site en fond de vallée, au bord de la Tinée. En raison de cet encaissementet de l’étroitesse de son territoire, il ne possède pas de hameaux. Situé au confluent de la Vionène et de la Tinée, Saint-Sauveur-sur-Tinée est au carrefour de chemins descendant du Val-de-Blore et de Beuil.

Le village semble avoir pour origine le prieuré bénédictin Saint-Sauveur-de-Roure, dépendant de l’abbaye Saint-Eusèbe de Saignon, dite d’Apt, et placé sous l’égide du Christ transfiguré.

Ce prieuré était probablement situé de l’autre côté de la Tinée, à l’emplacement de l’actuelle chapelle Saint-Blaise, lieu qui fit partie du territoire communal de Roure jusqu’en 1965. Saint-Sauveur se développa à proximité du prieuré, en exploitant des moulins mis en mouvement par la Tinée.

Il est mentionné comme habitat fortifié dans la première moitié du XIIIe siècle. Un château se trouvait sur l’éperon rocheux qui domine le village actuel, à 300 mètres à l’est où l’on en voit quelques traces.

Il devait être accompagné d’un village, logé au pied de son rocher, qui s’est ensuite déplacé au XVIe siècle à son emplacement actuel. Vivant en autarcie, la commune s’ouvrit sur l’extérieur après 1870, grâce à l’ouverture de la route carrossable qui permit un essor du commerce local. Un hôtel de ville aux dimensions imposantes fut édifié sur la place de la poste.

La nouvelle route coupait le village en deux et imposait une circulation des véhicules qui ignorait le centre ancien du village. Au XXe siècle, Saint-Sauveur se développa sur la rive droite de la Tinée. Celle-ci accueillit d’abord une scierie puis des immeubles 

 

Église paroissiale Saint-Michel-Archange, premier tiers du XVIe siècle

De l’ancienne église construite à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, seuls la travée de chœur et le clocher sont conservés.

Ce dernier, daté de 1533, se rattache au type alpin diffusé depuis la région des lacs italo-suisses dès l’époque romane.

Sa pyramide quadrangulaire repose sur les bords de la tour, desquels jaillissent des gargouilles zoomorphes en têtes de loup.

L’étage supérieur est percé de baies géminées à colonnette centrale. Une niche dans la base du clocher abrite une statue de saint Paul en marbre blanc, datée de 1455.

Jusqu’au XVIIIe siècle, l’église paroissiale était dédiée tout à la fois à saint Sauveur, au saint nom de Jésus et à la Transfiguration. Fin XVIIIe ou début XIXe, la titulature Saint-Michel s’ajouta puis se substitua à la précédente sans qu’on puisse, faute de documents, préciser pourquoi.

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L’intérieur de l’église paroissiale Saint-Michel-Archange

La troisième travée, gothique, est voûtée sur croisées d’ogives à nervures en boudins qui retombent sur des consoles sculptées, assez grossièrement, d’une tête de bélier et d’un masque humain. Cet élément paraît contemporain du clocher, soit vers 1530-35.

Le reste de l’église date du XVIIe siècle. Les deux premières travées furent reconstruites ou ajoutées en 1652. La chapelle latérale nord et le chevet actuels ont pu faire partie de cette campagne de travaux, le maître-autel portant au dos la date de 1746.

Le retable du maître-autel, signé de Guillaume Planeta, peintre de Dolceaqua, daté du 18 octobre 1583, est à rapprocher de celui de la priorale Sainte-Croix à Saint-Dalmas-Valdeblore, du même auteur mais daté de 1584.

Le « Mariage mystique de sainte Catherine », huile sur toile, datée de 1648, est également remarquable.

 

Chapelle des Pénitents blancs, début XVIIe siècle

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Le village comptait plusieurs confréries, toutes rattachées à des chapelles.

La plus importante et la plus ancienne, puisque son origine se situe au XVe siècle, était la confrérie de la Sainte-Croix, dite du « Gonfalon », ou encore des Pénitents blancs.

Ceux-ci assuraient les funérailles.
Grâce à la date figurant sur le linteau de la porte d’entrée, on sait que la chapelle des Pénitents blancs a été achevée en 1610.

Avant la construction de la route qui traverse l’agglomération, elle se trouvait sur l’une des entrées du village.

 

Chapelle Saint-Blaise, 1785

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Aujourd’hui chapelle du cimetière, Saint-Blaise pourrait se trouver à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Sauveur, et en avoir gardé quelques éléments architecturaux.

L’essentiel du bâtiment ne remonte qu’à 1785, date qui figure sur la girouette du clocher et se trouve gravée à l’intérieur de l’édifice.

Cette date correspond au décret, pris en 1784 par Monseigneur Charles Valperga de Maglione, évêque de Nice, obligeant d’inhumer dans un cimetière.

Le clocher présente la particularité d’être triangulaire. Saint-Blaise a servi de chapelle au cimetière attenant depuis 1905

Chapelle Saint-Roch

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Située au sud-est du village, à l’écart, sur le chemin de Marie, la chapelle Saint-Roch fut construite au XVIe ou dans la première moitié du XVIIe siècle.

Elle mesure 15 m de long, et dispose d’un auvent reposant sur deux gros piliers. L’étude du bâtiment montre qu’il a été construit en deux temps. Le premier édifice, une chapelle-porche, a été fermé et agrandi d’un auvent.

La chapelle Saint-Roch continue à accueillir chaque année la procession du saint, pour qui les habitants gardent une grande dévotion.

 

Moulin à farine et four à pain

Moulin à farine

La commune possédait deux moulins à farine dans la rue du Giegn, dénommés « le petit » et « le grand », alimentés par un canal dérivant l’eau de la Tinée.

En parfait état de fonctionnement, l’un d’eux peut être visité. Il est mis en mouvement par une turbine horizontale, dite à rodet. Le blutoir a été reconstruit en 1874, par un artisan de Saint-Sauveur, puis le mécanisme rénové en 1908.

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Four à pain

Rachetée par la commune, la chapelle Saint-Antoine, propriété familiale de la famille Ongran, fut transformée en four communal en 1875, parce que le seul four à pain de la commune était insuffisant pour assurer la cuisson pour toute la population.

Il a subi une réfection complète en 1932.

Place Millo

Les façades de la place Millo (ancienne place de l’Église) et de la rue Blanqui conservent de nombreux témoins de la construction de cette partie du village, de la fin du XVe à la fin du XVIe siècle. On y trouve, en effet, plusieurs linteaux, enseignes d’artisans et devantures de magasins datant de cette époque.

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