Le Consulat et l'Empire (1799-1814)

L’année 1800 - La deuxième campagne d’Italie

  • En 1799 (seconde coalition), la France perd les territoires qu’elle avait gagnés en Italie en 1796-1797. Bonaparte, devenu premier consul (coup d’état du 18 brumaire, novembre 1799) est obligé de repartir à la conquête de l’Italie du nord.
  • Au printemps 1800, pendant le siège de Marengo (qui capitule le 14 juin), les troupes autrichiennes réoccupent Nice (12 mai) et une partie de l’ancien comté. Le fort du Mont Alban continue de résister et émet des signaux de télégraphe optique. Très vite, les Français reprennent l’offensive et, le 3 juin, les Alpes-Maritimes sont entièrement libérées.

1800 - La réorganisation des départements

  • Bonaparte, qui mène une politique centralisatrice, installe les préfets à la tête des départements, qu’il divise en arrondissements.
  • Dans le département du Var, le nouvel arrondissement de Grasse recouvre les deux anciens districts de Grasse et Saint-Paul.

L’évolution du département des Alpes-Maritimes

  • Février 1800 - Le département est divisé en trois arrondissements : Nice, Puget-Théniers et Monaco.
  • Le premier préfet est Flourens qui arrive à Nice le 31 mai 1800, dès que la ville est reprise aux Autrichiens. Il reste peu de temps, remplacé par le comte Châteauneuf-Randon.
  • Mai 1805 - La France annexe la République Ligurienne (Gênes). La partie la plus occidentale du territoire de la république, jusqu’à la rive droite du Taggia, rejoint le département des Alpes-Maritimes qui comprend trois arrondissements :
    • L’arrondissement de Puget-Théniers
  • 7 cantons : Saint-Etienne-de-Tinée, Guillaumes, Beuil, Puget-Théniers, Villars, Roquestéron, Gilette
  • 18 000 habitants.
    • L’arrondissement de Nice
  • 13 cantons : Nice-Est, Nice-Ouest, Villefranche, Monaco, Menton, Aspremont, L’Escarène, Sospel, Utelle, Roquebillière, Saint-Sauveur, Saorge, La Brigue
  • 65 000 habitants.
    • L’arrondissement de San-Remo
  • 7 cantons, dont Vintimille (18)
  • 45 000 habitants.

1801 - La signature du Concordat

  • Monseigneur Valperga, qui depuis 1792 vit en exil à Gênes, continue en fait à diriger son diocèse. Après l’accord conclu entre le Pape et le premier consul, il doit renoncer à son poste. Le nouvel évêque de Nice est Monseigneur Colonna d’Istria.
  • Le Pape Pie VII passe deux fois à Nice sous l’empire : en 1809, en se rendant en résidence surveillée à Savoine ; en 1814, de retour de Fontainebleau.

Un grand préfet, le vicomte Dubouchage, baron d’empire (mai 1803-avril 1814).

  • Ouverture du lycée impérial en 1812.
  • Création de la route de la “Grande Corniche” destinée à relier Nice à Gênes. Les travaux sont commencés en 1805 ; en 1814 la chaussée atteint San-Remo.

L’année 1814

  • 6 avril - Abdication de Napoléon Ier.
  • 15 avril – Dubouchage, qui vient d’apprendre l’abdication de l’empereur, manifeste son loyalisme à l’égard des Bourbons, espérant que l’ancien comté de Nice pourra rester français.
  • 23 avril - Talleyrand, ministre des affaires étrangères, et le comte d’Artois, frère de Louis XVIII et lieutenant-général du royaume, signent avec la Russie et l’Autriche une convention qui garantit la France dans le maintien de ses frontières “d’avant le 1er janvier 1792”. Cette convention, signée rapidement (“une erreur” dira plus tard Talleyrand), signifie donc que la France abandonne le département des Alpes-Maritimes. Les troupes autrichiennes pénètrent dans la région niçoise “au nom du roi légitime” Victor-Emmanuel I.
  • 26 avril - La République de Gênes (qui avait été annexée par la France) est restaurée, après la capitulation de la garnison française. L’arrondissement de San-Remo lui est rattaché.
  • 6 mai - Le conseil municipal de Nice se rallie à la monarchie sarde. Quelques jours plus tard, de violents incidents opposent à Nice des soldats français à des soldats autrichiens et russes. Le gouverneur français de Nice, le général Eberlé, rétablit l’ordre puis fait évacuer les troupes françaises du département. Il se retire à Antibes près du général Masséna qui commande la 8e division militaire.
  • 18 mai - Dubouchage quitte Nice (où le roi du Piémont avait déjà nommé un intendant général, J.-François Fighiera). Il fait l’objet d’une manifestation de sympathie.