Le XVIIIe siècle : De 1713 à 1789

Un siècle de paix malgré la guerre de succession d’Autriche (France et Espagne contre Autriche et Savoie), qui se traduit par d’importantes transformations de la ville de Nice.

1744-1748 - La guerre de succession d’Autriche

  • Avril 1744 - les Gallispans envahissent le comté de Nice.
    • Le terme de Gallispans désigne les troupes franco-espagnoles.
    • Le 2 avril, les armées traversent le Var et occupent Nice sans combattre, mais la région de Villefranche ne tombe qu’au prix de durs combats.
    • Presque tout le comté est occupé (la forteresse de Saorge reste inviolée).
  • Octobre-novembre 1746 - Contre-offensive austro-piémontaise.
    • Les Français sont chassés du comté ; les Savoyards occupent la Provence.
    • Grasse, Cannes, les îles de Lérins sont occupées quelques mois.
    • Antibes, défendue par le commandant de Sade, résiste à l’abri de ses murailles à un siège qui dure un an.
  •  Juin 1747 - Les Gallispans réoccupent le comté (Saorge résiste).
  • Février 1749 - Le traité d’Aix-la-Chapelle rend le comté de Nice à la Savoie.

La famille princière de Monaco

  • En 1731, avec Antoine I, s’éteint la lignée mâle des Grimaldi. La fille d’Antoine I, Louise Hippolyte, qui a épousé en 1715 le comte de Goyon Matignon, transmet à son mari le nom de Grimaldi.
  • La seconde famille Grimaldi règne à Monaco de 1731 à 1949.

Les réformes dans le comté de Nice

  • 1729
    • La réforme scolaire décidée par Victor-Amédée II constitue une tentative de mainmise de l’état sur l’enseignement en avance sur l’époque.
    • Le collège des Jésuites de Nice (240 élèves) est fermé. Des écoles royales sont créées à Nice et à Sospel : les professeurs, nommés par l’Etat, y enseignent suivant les instructions reçues de Turin. Le programme religieux est important. La langue italienne remplace le latin.
    • Une école de médecine est ouverte à Nice.
  • 1775
    • La réforme municipale aligne les institutions municipales du comté de Nice sur celles du Piémont ; elles sont soumises à une stricte tutelle.
    • A Nice, le gouverneur et lieutenant-général de la ville et du comté, assisté d’un conseil d’état qui groupe les principaux fonctionnaires, dirige l’administration civile et militaire.
    • Les questions économiques et financières (impôts, gabelle du sel, domaine royal, tutelle des communautés) relèvent de l’intendant général du comté.

Le nouveau port de Nice et la route Nice-Turin

  • Le creusement du bassin Lympia à Nice (à partir de 1749).
    • Charles-Emmanuel III, souhaitant que Nice concurrence le port de Gênes, décide de doter la ville d’un véritable port : le bassin est creusé dans le couloir naturel qui sépare la colline du château et le Mont Boron, rempli d’alluvions apportées par le Paillon qui s’y déversait jadis.
    • Pour relier la ville au port, construction du chemin de Rauba-Capeu.
  • 1780-1788
    Amélioration de la route Nice-Turin qui est rendue carrossable (ce qu’avait refusé de faire Charles-Emmanuel I par crainte de favoriser la pénétration des armées françaises dans le Piémont), afin de stimuler l’activité portuaire de Nice. Une inscription de 1784, gravée dans les gorges de Saorge, signale que Victor-Amédée III a perfectionné le chemin ouvert vers 1626.

Extension et embellissement de Nice

  • 1706 marque la fin du rôle militaire de Nice qui devient une ville ouverte alors que, depuis plusieurs siècles, elle était place de guerre.
  • La ville, désormais sans rempart, sort de ses limites traditionnelles.
    • La zone marécageuse, dite Pré-aux-Oies, dans le triangle ultime du Paillon, fait l’objet en 1717 d’un plan d’urbanisme (1736 : église Saint-François de Paule).
    • En bord de mer, construction des Terrasses qui servent de promenade.
    • Aménagement de la place Victor-Amédée II (place Garibaldi).

L’évolution des frontières entre le comté de Nice et la France

  • En 1718, Le Mas est donné à la France en échange du maintien dans le comté de Nice d’Entraunes et de Saint-Martin-d’Entraunes, détachés de la viguerie de Barcelonette devenue française au traité d’Utrecht de 1713 (le Val de Stura est resté piémontais).
  • Le traité de Turin du 24 mars 1760, rédigé de façon contractuelle (par négociations diplomatiques, sans guerre) rectifie les anomalies de frontières entre la France et le comté de Nice. Guillaumes, cédée par la France au comté, doit détruire ses fortifications (d’où le mécontentement de ses habitants). Roquestéron-Grasse est formée par la partie de Roquesteron située au sud de l’Estéron et cédée par le comté à la France.