Les AM de la préhistoire à la fin du XVIIIe

Les Alpes-Maritimes romaines (1er-Ve siècle)

Au IIe siècle avant J.-C., les colonies grecques d’Antibes et de Nice sont menacées par les Ligures. Marseille appelle au secours les Romains. Ces derniers en profitent pour conquérir un vaste territoire entre les Alpes et les Pyrénées, qu’ils appellent la Narbonnaise.

Cependant, à l’est du Var, les tribus ligures alpines sont restées indépendantes, malgré la conquête de César qui réduit la Gaule en 52 av. J.-C.

Elles constituent toujours une menace pour les communications entre la péninsule italienne, la Gaule méridionale et l'Espagne. De 25 à 14 av. J.-C., la conquête des Alpes est menée à bon terme par l'Empereur Auguste. L'établissement d'une voie terrestre près de la côte devient dès lors possible. En effet, pour permettre le déplacement de leurs armées, les Romains établissent un réseau de routes dotées de bornes indiquant les distances. Venant d’Italie, la Voie Aurélienne est prolongée en Gaule par la Voie Julia Augusta.

Pour marquer l’événement et célébrer la victoire sur les tribus ligures, le Sénat romain fait élever en l’an 6 av. J.-C. un trophée de marbre blanc sur le col qui marque la frontière de la Gaule et de l’Italie à La Turbie. Les Romains créent une nouvelle province sous le nom d’Alpes-Maritimes. Cimiez (Cemenelum), ancien oppidum des Védiantiens, en devient la capitale. Sur le rocher, Nikaia demeure sous la dépendance de Marseille alors qu’Antibes devient municipe romain.

Pendant quatre siècles, les Alpes-Maritimes bénéficient de la « paix romaine ». Les habitats ligures sont abandonnés. La population cultive le blé, l'olivier et la vigne et se voue à l'élevage du mouton. Des agglomérations se développent : la capitale Cimiez (Cemenelum), Vence (Vintium), Briançonnet (Brigantio ou Brigomagus) et Glandèves (Glanate). Le IIe siècle voit l'apogée d'Antibes (Antipolis) qui commerce le garum, condiment à base de thon, très apprécié des Romains. Au IIIe siècle, la religion chrétienne est progressivement adoptée par la population.

Pendant trois siècles (du Ier au IIIe siècle), Cimiez (Cemenelum) s’agrandit et s’embellit. L’amphithéâtre, pouvant recevoir 4500 spectateurs, est construit au Ier siècle. Trois thermes sont successivement édifiés afin d’assurer l’hygiène des habitants. Pour acheminer l’eau dont ils font une grande consommation, les Romains construisent des aqueducs comme à Antibes et à Nice. Les rues principales sont dallées, dotées d’égouts . La ville reste cependant de petites dimensions, s’étendant sur une vingtaine d’hectares. Sa population vit d’artisanat, de transport et de commerce. Les plus belles villas sont décorées de mosaïques. En 297, la province des Alpes-Maritimes s’étend jusqu’à Embrun qui en devient la capitale à la place de Cimiez dont le déclin s’amorce. Après avoir subi une destruction à la fin du IVe siècle, Cimiez semble avoir connu un bref épisode de renaissance avec l’établissement au Ve siècle d’un évêché.

En effet, dans les ruines des thermes de l’ouest est édifié un ensemble paléochrétien comprenant une basilique et un baptistère. Mais les habitants de Cemenelum cherchent refuge sur la colline de Nikaïa, mieux protégée. Au VIe siècle, le site de l’ancienne ville romaine tombe à l’abandon.