Les AM de la préhistoire à la fin du XVIIIe

Premières traces de vie humaine : chasseurs et cueilleurs

Un million d'années. La grotte du Vallonnet à Roquebrune Cap-Martin est l'un des plus vieux sites préhistoriques, bien datés, actuellement connus en Europe.

Les chasseurs qui y vivent entre 950.000 et 900.000 ans utilisent, pour débiter les carcasses d'animaux, des outils très archaïques : des galets aménagés ainsi que quelques os taillés et des outils sur éclats. Ils ne connaissent pas le feu et l'organisation de leur habitat est très rudimentaire mais ils vivent déjà en groupe.

400 000 ans. L'homme invente le moyen de faire jaillir la flamme, il y a environ 400.000 ans. C'est à Terra Amata, à Nice, qu'à été découvert l'un des plus vieux foyers aménagés actuellement connus dans le monde et le plus ancien vestige humain des Alpes-Maritimes, une empreinte de pied droit. Sur les pentes du Mont Boron, une petite crique, alors baignée par la mer, attire des tribus de chasseurs qui installent leur campement pour de brèves haltes saisonnières à la fin du printemps ou au début de l'été. En plein air, ils construisent une hutte temporaire, faite de branchages et soutenue par des poteaux et des piquets. C'est au centre même de la hutte que les hommes allument leurs foyers. Ils fabriquent leurs outils. Les os d'animaux, principaux déchets culinaires jonchant le sol de l'aire d'habitation, permettent de connaître la faune poursuivie par ces chasseurs : éléphant, sanglier, cerf, bovidés et lapin.

200 000 ans. A Nice, sur les pentes du Mont Boron et à moins de 100 m du rivage actuel de la Méditerranée, la grotte du Lazaret délivre quelques secrets de la vie quotidienne des hommes il y a 130 000 ans. Pour se protéger du froid, ils viennent se réfugier pendant l'hiver dans la grotte où ils construisent une cabane assez vaste de 11 mètres de longueur pouvant abriter une dizaine de personnes. Appuyée contre l'une des parois rocheuses de la caverne et soutenue par des poteaux, la cabane est vraisemblablement recouverte de peaux. Les chasseurs préhistoriques allument dans cette cabane deux petits foyers à même le sol. Leur gibier favori est le cerf, le bouquetin, le cheval, le boeuf, le rhinocéros, l'éléphant et surtout le lapin. Le loup, le renard, la marmotte, le lynx et la panthère sont tués pour leurs fourrures qui, jetées sur des litières composées d'algues marines, les rendent plus confortables. Un os d'un crâne d'un enfant de 9 ans qui était mort d'un méningisme (tumeur des méninges) a été découvert dans la grotte du Lazaret, l'un des plus vieux crânes recueilli actuellement en Europe.

50 000 ans. Les hommes de Néandertal ont des préoccupations spirituelles et cherchent à savoir ce que l'homme devient après sa mort. Ils enterrent leurs morts et déposent dans la fosse des offrandes de voyage. Les Néandertaliens vivent soit en plein air où ils organisent de véritables villages composés de huttes de quelques mètres carrés, soit en grottes, ou plus simplement à l'abri des falaises en surplomb. Excellents chasseurs, ils font des chasses collectives et n'hésitent pas à s'attaquer à des animaux aussi redoutables que l'ours et la panthère. Au cours des randonnées de chasses, ils s'abritent dans des grottes escarpées, comme celle de Pié Lombard à Tourrette-sur-Loup où une dent de néandertalien adulte fut découverte.

20 000 ans. Les grottes de Grimaldi à la frontière italienne occupées une première fois entre 280 000 et 120 000 ans (grotte du Prince) témoignent essentiellement de la vie des hommes entre 35 000 et 10 000 ans. Les Homo-Sapiens pratiquent l'art. Ils décorent leurs cavernes en figurant par la peinture, la gravure, les animaux qu'ils côtoient quotidiennement au cours de leurs randonnées de chasse. Les femmes et peut-être aussi les hommes se couvrent de parures: colliers et résilles de coquillages et de dents d'animaux. Les sépultures mises au jour à la grotte des Enfants contribuent à démontrer l'existence de rites funéraires au Paléolithique supérieur.