Communes

Nous ne pouvons pas encore nous balader à notre guise ? Profitons-en pour préparer nos futures escapades dans l'arrière pays, à la découverte du patrimoine exceptionnel du département.

Bairols

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Chaque tournant de la route qui mène à Bairols offrira aux visiteurs un panorama nouveau, et la forêt qui, selon les saisons, se pare de verts profonds ou s’embrase, accompagnera la longue ascension jusqu’au village, véritable nid d’aigle à l’aspect médiéval, maintenant transformé en une coquette agglomération.

Bairols apparaît pour la première fois vers 1040, dans un acte de donation fait par Aldebert et sa femme Emengarde, de biens et droits détenus à « Bairolo ».

Quelques années plus tard, un autre acte du cartulaire de l’abbaye de Lérins mentionne un « castrum ». Cet habitat fortifié occupe probablement déjà son emplacement actuel.

Le village, qui s’est développé sur un éperon rocheux vers le tout début de l’époque moderne, présente un plan linéaire, des rues pavées, et des maisonsremparts.

En 1259 est mentionné un prieuré bénédictin Saint-Martin, possession de l’abbaye de Lérins, dont on sait qu’en 1353 il abritait un prieur et un religieux.

Longtemps possession de la puissante famille féodale des Grimaldi de Beuil, Bairols a subi le contrecoup de tous les conflits affectant la Tinée, notamment les guerres de Succession d’Espagne et le passage des Gallispans et des Austro-sardes. Mal desservi par des chemins en mauvais état, le village souffrira jusqu’au début du XXe siècle de son isolement. Bairols a vécu traditionnellement de l’exploitation de la forêt pour la Marine. À cela s’ajoutait une activité agricole et pastorale parfois déficitaire pour nourrir la population du village, estimée dans l’enquête de l’intendant Joanini, en 1752, à 140 âmes. Cette population passe ensuite à 250 habitants au milieu du XIXe siècle, pour décroître lentement à 129 habitants dans les années trente, puis très brutalement en 1936, année où on ne recense plus que 57 habitants.

Beuil

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Entre haute et moyenne montagne, le territoire de Beuil offre un paysage à dominante alpine avec au nord plusieurs sommets dépassant les 2 000 m d’altitude. Le sud est occupé par des plateaux couverts de prairies et de bosquets de mélèzes. Le Cians, dont les gorges encaissées traversent la commune dans sa partie méridionale, est le principal cours d’eau, au côté de nombreux torrents qui entaillent les reliefs. Le village, à 1 450 m d’altitude, surveille de son piton rocheux la sortie des gorges du Cians et s’étend au pied du mont Mounier dont la masse imposante le domine de ses 2 817 m. Plusieurs hameaux s’éparpillent sur son territoire dont celui
des Launes, à l’ouest, le plus important.

Le territoire est occupé dès l’époque romaine. Un habitat fortifié dénommé Beuil est mentionné dès la première moitié du XIIIe siècle. La commune actuelle semble résulter de la réunion de plusieurs territoires d’origines diverses. Le plus ancien serait centré sur ce qui est aujourd’hui la chapelle Saint-Jean.

L’histoire de Beuil se confond avec celle de la célèbre famille des Grimaldi qui en devinrent les seigneurs en 1315 et dominèrent une grande partie du aut pays niçois jusqu’à la chute d’Annibal Grimaldi en 1621. Beuil, érigé en comté depuis 1561, passa aux mains des Cavalca de Parme. Le bourg, que les Grimaldi avaient délaissé dès le XIVe siècle, vécut en autarcie jusqu’à la fin du XIXe siècle, pratiquant l’élevage et l’agriculture. À la Belle Époque, le chevalier Victor de Cessole, célèbre alpiniste et érudit, fit découvrir Beuil et le plateau des Launes aux nouveaux adeptes des sports d’hiver. La commune devint alors une des premières stations de ski du sud des Alpes. Aujourd’hui Beuil-les-Launes, associé à la station de sports d’hiver de Valberg, sur le territoire voisin de Péone, continue d’accueillir des touristes, hiver comme été. Cette activité a permis à Beuil de maintenir sa population.

Carros

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Carros appartient aux Préalpes de Grasse et à son piémont oriental. Les 1 511 ha de son territoire offrent de forts contrastes entre la plaine verdoyante et cultivée et le massif montagneux, à l’ouest, culminant à 942 m. L’occupation préhistorique et romaine a laissé de nombreuses traces : habitat fortifié de la Roche fendue, au quartier des Marses, site de l’Éouvière au quartier de Laurume, mais aussi de nombreux fragments antiques remployés dans des constructions.

En effet, durant l’Antiquité romaine, le territoire de Carros, sous le nom de Vicus lavaratensis, connut une communauté urbaine relativement importante directement rattachée, sur le plan administratif, à la cité de Vence.

Un habitat fortifié du nom de castrum de Carrocio est mentionné dans la première moitié du XIIIe siècle. Le nom du village pourrait venir de la racine pré-indoeuropéenne kar (pierre). Vers le XIVe siècle, le village fut agrandi en construisant plusieurs pâtés de maisons, enfermés dans une nouvelle enceinte.

La première église paroissiale de Carros, Notre-Dame-de-Cola, fut implantée à l'écart du village. Une chapelle, construite dans le village entre 1613 et 1664, fut érigée en paroisse en 1673.
Parfois accompagnée de coseigneurs, la famille Blacas posséda la seigneurie de Carros du XIIe au XVIIIe siècle. La prospérité des Carrossois dans la deuxième moitié du XXe siècle est d’abord liée à leurs productions agricoles avec des produits de terroir
renommés, les fraises et les anémones. C’est aussi la conséquence de la construction de Carros-le-Neuf, réalisée en plusieurs étapes à partir de 1970, qui a profondément transformé la commune en créant une ville nouvelle et une vaste zone industrielle dont les terrains sont conquis par endiguement du fleuve. Une nouvelle église y est construite en 1979.

Castellar

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Orienté nord-sud, le territoire de la commune de Castellar s’étend sur 1 224 ha, bordés à l’est par la frontière italienne et à l’ouest par la vallée du Careï. Son relief tourmenté, formé de collines élevées et de montagnes abruptes entaillées par les torrents, est dominé par les sommets du Mont Mulacié (1 326 m), du Mont Razet (1 286 m) au nord, du Gramondo (1 378 m) et du Roc de l’Orméa (1 132 m) à l’est.

Les fouilles de l’abri Pendimoun, aux pieds du Mont Orméa, attestent la présence humaine depuis le Néolithique ancien. La première implantation du village, dénommé castrum Castellari, est connue dès 1253, sur une colline située près du vallon de Rau de Mezzo, à 851 m d’altitude. Le nom de la commune vient du latin castellum, à l’origine du mot château, dont dérive le provençal castelar. Les ruines actuelles montrent que l’agglomération était ceinte de remparts et coiffée d’un donjon et d’un logis seigneurial.

En 1435, les seigneurs de Castellar, Louis et Henrion Lascaris, autorisèrent les habitants à déplacer leur village sur un site plus commode, la colline Saint-Sébastien, promontoire plat situé à 363 m d’altitude. Le nouveau bourg reposait sur un plan en damier formé par trois rues parallèles reliées par d’imposants passages voûtés. Il était protégé par des remparts, rasés au milieu du XVIIIe siècle, dont il ne reste qu’une porte à l’entrée nord du village. La partie sud du village provient d’un agrandissement un peu plus tardif, peut-être de la fin du XVIe siècle. Après avoir utilisé la chapelle Saint-Sébastien comme paroissiale, une église fut construite au XVe siècle.

Le terroir agricole, principalement dédié à l’oléiculture, suffisait à peine à assurer la subsistance des Castellarois, et certains furent tentés par l’émigration en Algérie, en 1872, à la suite de leur maire qui créa la localité d’Abboville en Kabylie. À cause de sa position sur la frontière, Castellar fut éprouvé par les conflits armés, notamment celui de la deuxième guerre mondiale. Réduit à moins de 350 habitants au début des années 1960, le village renaît et compte aujourd’hui près d’un millier d’habitants dont un tiers dans le village même.

Castillon

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Castillon est une des plus petites communes des Alpes-Maritimes par sa surface, 751 ha, et son territoire, entièrement montagneux, est enclavé entre les communes de Castellar, Menton, Sainte-Agnès, Peille et Sospel. Au sud, l’altitude du territoire communal est de 275 m mais elle s’élève pour atteindre 1 239 m à la cime du Mont Ours. Le village actuel est implanté à 535 m d’altitude. Le nom de Castillon, qui est en fait le diminutif de castel (château), apparaît dans l’histoire au Xe siècle comme possession des comtes de Vintimille.

Pendant plusieurs siècles, le fief de Castillon fut l’objet d’échanges entre les Vintimille, les seigneurs de Monaco et les Vento, puissante famille génoise, pour finalement être acquis par les consuls de Sospel en 1 376. Ceux-ci fortifièrent alors le site. En 1793, les deux communautés de Sospel et de Castillon se séparèrent. En raison de la pauvreté du terroir, dont les cultures principales étaient la vigne et l’olivier, les Castillonnais menaient une vie modeste. Peu de communes ont été autant frappées par l’adversité.

Le village a en effet connu trois sites successifs. Le premier, à cheval sur le col, fut détruit par le tremblement de terre de 1887 et reconstruit à proximité mais cette deuxième agglomération fut à son tour dévastée par les bombardements alliés à la fin de l’année 1944.

On décida alors de l’implanter un peu plus bas, sur un site nouveau, à environ 3 km du col. Cette reconstruction fut réalisée entre 1949 et 1953.

Clans

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Clans est cité la première fois en 1066 à l’occasion de la construction de l’église Notre-Dame mais, au Moyen Âge, d’autres sites habités apparaissent dans les archives au Poët-de-Garnier et à Bonvilar. À Clans même, un habitat fortifié est mentionné dans la première moitié du XIIIe siècle, et le village semble ne se développer autour de l’église Notre-Dame qu’à partir des environs du XVe siècle.

L’agglomération conserve d’ailleurs, aujourd’hui, son allure médiévale autour d’un bel ensemble de maisons anciennes. C’est à la charnière entre les XVe et XVIe siècles que furent construites les chapelles des Pénitents Noirs, Saint-Michel et Saint-Antoine.

Clans bénéficiait d’un riche terroir agricole et pastoral mais, surtout, de la présence d’une vaste forêt sur les contreforts du Mont Tournairet (à 2 086 m), dont les sapins étaient recherchés par les chantiers navals génois et toulonnais pour la fabrication des mâts de navires. La construction de la route de la Tinée en 1860 est à l’origine du développement du hameau de Pont-de-Clans où se trouvaient plusieurs moulins et notamment des scieries. Réalisés entre 1925 et 1929, les travaux de la centrale hydro électrique de Bancairon apportèrent, momentanément, la prospérité au village.

Confronté au déclin des activités agricoles et pastorales, Clans profita de conditions favorables à un essor touristique : altitude idéale, belles promenades, accessibilité grâce au tramway, inauguré en 1912, puis au développement de l’automobile, ce qui permit d’accueillir des estivants avant la première guerre mondiale. Dans l’entre-deux-guerres, la commune connut une fréquentation touristique importante qui suscita la création de plusieurs hôtels et pensions de familles et s’accompagna, à la fin des années 1930, de la mise en place d’un réseau d’adduction d’eau. L’important patrimoine religieux dont dispose Clans constitue, aujourd’hui, l’un de ses nombreux atouts.

Daluis

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La commune de Daluis, située de part et d’autre du lit du Var, à l’entrée des gorges qui portent son nom, couvre une superficie de 4 003 ha entre 590 m d’altitude dans le lit du Var et 2 500 m d’altitude au sommet du mont Saint-Honorat.

Le village, véritable poste de guet, est installé à 673 m d’altitude sur un piton rocheux. Des terrains trop exigus et aux pentes trop abruptes ne lui ont pas permis de se développer et de s’étendre. L’habitat est très diffus, dispersé sur l’adret, en fonction des terres cultivables. La plupart des maisons sont à l’origine des fermes isolées. Elles sont situées sur le dos de la crête qui s’étire en amont, au nord-ouest, jusqu’au quartier du Villars et en contrebas, au quartier de la Salette.

Le nom de Daluis, Castrum de Adalueiso au Moyen Âge, viendrait du nom latin du propriétaire d’un ancien domaine agricole, Caïus Aliens Severus. Un lieu habité doté d’une église, dénommé Daluis, est mentionné en 1154, puis en 1183 comme lieu fortifié. Il devait se situer sur le sommet où se trouvent, aujourd’hui, le cimetière et l’église dédiée à saint Martin. Un acte d’habitation est signé en 1348. En 1388, Daluis, comme Guillaumes, ne rend pas hommage au comte de Savoie et reste en Provence, jusqu’à l’annexion de celle-ci au royaume de France en 1481. Son territoire échoit pour moitié aux Hospitaliers, auxquels il restera jusqu’au XVIIIe siècle, et aux Corporandy d’Auvare, auxquels succédèrent les Villeneuve Beauregard. En 1760, Daluis est intégré, par traité, au royaume de Sardaigne et réuni au comté de Nice. La construction de la route nationale, à partir de 1880, a entraîné la création d’un nouveau noyau d’habitation au quartier de la Salette qui servait auparavant de relais aux voyageurs.

Gattières

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Dominant le Var, la commune s’étend sur 1 003 ha, formant une corniche, qui porte le village à mi-pente, puis une pointe inculte s’étirant vers la montagne du Chier, avec au centre le sommet du Perséguier (902 m). L’origine du village remonte à 1037 lorsqu’un lieu habité du nom de Villa Gaterias apparaît dans les archives. Ces dernières indiquent également qu’à la date de 1235 ce même lieu était fortifié. Le site que l’agglomération occupe aujourd’hui, un bout d’éperon perché à une altitude de 295 m, montre toujours une structure partiellement concentrique attestant de son rôle défensif. Outre l’église du village, dédiée à saint Nicolas et citée en 1278, deux autres églises médiévales sont connues à l’extérieur de l’agglomération.

D’abord Saint-Estève (Saint-Etienne), à la localisation imprécise, qui pourrait être la première paroisse de Gattières dès 1037. Par la suite, au moins depuis 1312, elle est mentionnée comme appartenant au territoire de La Gaude. Notre-Dame-du-Var, apparue en 1247, se trouvait non loin du lit du fleuve dont elle protégeait le passage à gué. D’ailleurs, le nom de Gattières pourrait dériver du niçois gat (gué).

Bien que située sur la rive droite du Var, Gattières faisait partie du comté de Nice jusqu’en 1760. Inféodée aux Grimaldi jusqu’au XVIIe siècle, la communauté subit à plusieurs reprises, de 1691 à 1748, d’importants dommages dus au passage des troupes françaises.
En 1892, le passage de la voie des chemins de fer du Sud de la France vint rompre l’isolement du village, préoccupation constante des Gattiérois qui voulaient exporter leurs productions agricoles. De ce passé, Gattières garde une riche plaine allu viale en bordure du Var où poussent des cultures maraîchères, horticoles et frui tiè res de grande qualité. Sur les coteaux, vignes et orangers ont disparu, remplacés par de nombreuses résidences individuelles, comme dans le quartier de Super Gattières.

Gorbio

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D’une superficie de 702 ha, le territoire de la commune de Gorbio est constitué de collines boisées au centre et au sud, s’élevant en reliefs rocheux dans sa partie nord (cime de Gorbio, 929 m) et ouest (cime des Cabanelles, 1 090 m). La vallée du Gorbio entaille cet ensemble en son milieu. Le village est perché à 360 m d’altitude sur un éperon rattaché à la montagne par un large col, et il se développe en ovale avec ses maisons reliées par des passages voûtés, autour de places dont la principale comporte un magnifique orme planté en 1713. L’origine du nom de la commune est à rechercher dans la racine celtique gol ou gor (site perché, plateau), latinisé en golbium.

L’histoire de Gorbio est peu documentée avant le XVIe siècle. Il n’existe aucune trace d’occupation préhistorique ou antique. Il faut attendre 1157 pour qu’un habitat fortifié du nom de castrum Golbi soit mentionné lorsque le comte de Vintimille, Guido Guerra, donne ce lieu aux consuls de Gênes. La localisation de cette première implantation pourrait être le sommet situé au coeur du village actuel, où l’on voit les restes de son château. Il est à noter que le village ne présentait pas d’intérêt stratégique au Moyen Âge, car il était surplombé de plus de 600 m par un cirque montagneux, mais plutôt un intérêt commercial, sur le chemin reliant Carnolès à Peille par le col de la Madone de Gorbio. À l’époque moderne, le village se développe de façon importante vers le col par lequel on aborde l’agglomération. Ceci conduit à une reconstruction de l’église en 1683.

Les comtes Lascaris, descendants des seigneurs de Vintimille, conservèrent leur fief jusqu’à la fin de l’Ancien Régime tout en cédant certains droits, à partir de 1522, à d’autres familles qui devinrent coseigneurs. Les Gorbarins vivaient le plus possible en autosubsistance, de la culture de la vigne, de l’olivier et de l’élevage (chèvres, vaches et porcs), auxquels s’ajoutèrent au XXe siècle l’horticulture (roses et anémones) et le tourisme.

Ce n’est qu’à la fin du XXe siècle que la population de la commune progresse, attirée par la qualité de vie et un environnement préservé.

Guillaumes

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Guillaumes s’étend sur un territoire d’une superficie de 8 702 ha dans un environnement montagneux culminant à 2 581 m d’altitude, au sommet de la Peyre de Vic. L’habitat autrefois très dispersé, avec de nombreux hameaux et écarts, témoins de l’ancienne activité agro-pastorale, s’est regroupé dans le chef-lieu, en fond de vallée, au confluent du Var et du Tuébi.

Le nom de Guillaumes vient du prénom d’origine germanique Guillaumes ou Guilhem, de will (volonté) et de helm (casque), sans doute en mémoire de Guillaume le Libérateur, comte de Provence, dans la deuxième moitié du Xe siècle. Mais la fondation du village semble dater de Raymond-Bérenger V, comte catalan de Provence, durant la première moitié du XIIIe siècle, date à laquelle un château et un village, à leurs emplacements actuels, sont cités. Guillaumes dépendait directement du comte de Provence et jouissait d’importantes libertés communales. En 1388, la communauté ne fit pas partie des terres concernées par la Dédition de Nice à la Savoie. Désormais, enclave provençale, puis française à partir de 1481, au milieu de terres savoyardes, elle devint le siège d’une garnison. Guillaumes bénéficiait d’un régime communal et était dirigée par quatre consuls, élus une fois par an par le conseil communal. Sa prospérité fut favorisée par son statut de « ville royale » et de chef-lieu de viguerie et par ses privilèges, accordés par les comtes de Provence. Important centre de foire dès le Moyen Âge, c’est encore, de nos jours, un important marché aux bestiaux en Provence.

En 1682, le village subit un terrible incendie. En 1760, le traité de Turin rectifia la frontière ; Guillaumes fut rattachée au royaume de Piémont-Sardaigne et sa place forte démantelée. Son histoire sera désormais liée à celle du comté de Nice.

L’arrivée de la route en 1884, la Première guerre mondiale et la construction du tramway en 1923, n’entrainèrent pas d’exode rural massif. Seule la population des nombreux hameaux a diminué au profit du chef-lieu, ce dernier concentrant toutes les activités administratives et commerciales.

Illonse

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Le village d’Ilonse occupe un splendide site perché, à 1250 mètres d’altitude.

On y accède par une route spectaculaire, inaugurée en 1948. L’origine d’Ilonse est fort ancienne. La racine celtique de son nom, Ille, signifie hauteur boisée.

Une famille portant le nom d’Ilonse est connue à Nice à partir de 1141 et un habitat fortifié est mentionné sur place durant la première moitié du XIIIe siècle puis, en 1351, une église dédiée à saint Michel. Le fief a successivement appartenu aux barons de Beuil (XIIe), à la famille des Féraud de Thorame (XIIIe), à la famille des Glandèves et à nouveau à la famille des Beuil jusqu’au début du XVIIe , puis durant un siècle à la famille Badat. À un kilomètre en contrebas de l’agglomération actuelle se trouvent les ruines d’un prieuré (appelé aujourd’hui chapelle Saint-Joseph) ayant appartenu au monastère de Lérins. La première trace de l’existence de ce prieuré remonte au
XIe siècle, dans le cartulaire du monastère de Lérins, lorsque le moine Jean donna à l’abbaye une vigne située sous l’église Saint-Laurent. À partir du milieu du XIIIe siècle, il passa sous l’autorité de l’abbaye de Saint-Dalmas-de-Pedona. Ilonse est connu grâce
au poète Raymond Féraud, né vers 1245, fils du seigneur d’Ilonse, auteur de la Vida de San Honorat qui fait partie des trésors de la langue provençale. Le village conserve aujourd’hui un aspect fortifié avec ses maisons serrées sur un piton.

Outre les édifices religieux précédemment mentionnés, Ilonse possède de nombreux lieux de culte :
chapelle Saint-Grat, dite chapelle des pénitents (dans l’agglomération), chapelle Saint-Pons (au col Saint-Pons), chapelle Saint-Maur (hameau d’Irougne), chapelle Saint-Antoine de Padoue (en contrebas du village), chapelle Sainte-Marie (hameau d’Abéliéra), chapelle Sainte-Barbe (hameau du Pous). Les hameaux d’Irougne, d’Abéliéra et du Pous permettaient d’exploiter les différentes parties d’un vaste terroir, d’une superficie de 4 000 ha, en partie boisé.

La Gaude

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Le territoire communal, d’une superficie de 1 310 ha, est formé de collines boisées dont l’altitude ne dépasse pas 349 m. Il est bordé par la Cagne, à l’ouest, et le Var, à l’est. Une occupation romaine est attestée par la mise à jour d’une chaussée antique orientée est-ouest qui reliait le quartier des Terres Blanches à la cité de Vence, et par la présence au quartier des Bastides de cuves sépulcrales, datées
du IIe ou du IIIe siècle, et de tombes sous tegulae. L’origine du nom de la commune vient peut-être du germanique walda (forêt) ou du latin gabata (auge, bassin, creux de terrain). Dans la deuxième moitié du XIe siècle, un lieu habité nommé Alagauda apparaît dans les archives. Le site de ce premier village devait être localisé autour du château de La Gaude, aujourd’hui situé sur le territoire de la commune de Saint-Jeannet. Au pied du château, la première église paroissiale de La Gaude, dédiée à saint Pierre, est également mentionnée vers 1075.

À la fin du Moyen Âge, le village puis le château furent abandonnés. Vers le XVIe siècle, un nouvel édifice connu sous le nom de Grande Bastide, jouant à la fois le rôle de château et de centre d’exploitation agricole, fut construit à 300 m à l’ouest de l’ancien château, à ses pieds. Parallèlement, quartier de Trigans, un village se reconstitua progressivement au début de l’époque moderne. En 1617, il était assez développé pour qu’une nouvelle église paroissiale y soit édifiée, également dédiée à saint Pierre. En 1599, La Gaude fut détachée de Saint-Jeannet et devint une communauté d’habitants indépendante. Les Gaudois tiraient leurs ressources de l’agriculture, et notamment de la vigne, dont ils faisaient un vin réputé, et de la fleur d’oranger, dont la production connut son apogée entre 1920 et 1929. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, c’est l’implantation (1960) du centre de recherches d’IBM qui est à l’origine du fort développement démographique de la commune.

La Tour

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Au Moyen Âge, deux agglomérations sont connues sur le territoire de la commune de La Tour. Un habitat fortifié dénommé Alloche est mentionné dans les archives durant la première moitié du XIIIe siècle. Il devait être situé sur le sommet qui domine la chapelle Saint-Jean, à 3 kilomètres au nord-est de l’agglomération (c’est aujourd’hui le hameau d’Alloch dit « de Saint-Jean »).

Un second habitat fortifié, La Torre, existait également au XIIIe siècle sur le site du village actuel. Le château occupait sans doute le sommet qui domine le village au sud-ouest, et qui porte le cimetière, et l’agglomération devait être groupée au pied de la colline. L’existence d’une église est attestée en 1351, peut-être à l’emplacement du lieu de culte actuel. Par la suite, au XVIe siècle, l’église fut reconstruite et le village se développa sur le plateau, à 620 m d’altitude. Il est bâti sur la crête d’un contrefort du Tournairet, au carrefour de chemins conduisant à Utelle, Clans et Villars. Jusqu’au XIXe siècle, la route de la Tinée passait par là.

Le village comprend plusieurs quartiers : celui du Château avec la place, l’église et la mairie, en face la Rue longue, les Roubinas, le Puits, la rue du Four, au bout du village le quartier de la Casette et la chapelle des Pénitents blancs, à l’est le quartier de Courtavès et de Cala Braglia, à l’ouest le Castellar. Outre l’église paroissiale Saint-Martin, La Tour compte quatre chapelles : celle des Pénitents blancs, située à la sortie du village sur la route d’Utelle, la chapelle Saint-Sébastien, qui jouxte la route montant de la vallée, la chapelle Sainte-Elisabeth au premier col sur la route d’Utelle (édifice non visitable), la chapelle Saint-Jean-Baptiste d’Alloche, au quartier de la Vignasse, accessible à pied par le sentier GR 510. Plusieurs moulins à huile et à farine témoignent de la richesse agricole passée du terroir, en oliviers, vignes et céréales.

En dépit d’un important potentiel hydraulique, l’eau n’arriva au village qu’en 1891, grâce à une fontaine aménagée sur la place, et chez les particuliers qu’en 1927.

Le Broc

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À l’est des Préalpes de Grasse, la commune du Broc (1 865 ha) est bordée au nord et à l’est par les vallées de l’Estéron et du Var et est traversée par les affluents de ces cours d’eau (le Bouyon, Font de Roche, Riou). Le relief est plus accentué au sud-ouest, vers la montagne du Chier (alt. 1 037 m), qu’au nord, où l’on trouve collines et plateaux.

Le territoire communal est riche de plusieurs enceintes fortifiées comme celle du sommet du Moulinet. Par ailleurs, au village du Broc, plusieurs remplois antiques pourraient indiquer la présence d’un habitat du Haut-Empire sous le village médiéval.

La commune actuelle résulte de la fusion de plusieurs communautés médiévales, Le Broc, Dosfraires et Saint-Pierre-d’Olive.

La mention d’un castrum de Broco apparaît vers 1230. Dérivé du gaulois broccos, le nom du village rappelle son implantation sur un éperon rocheux. Cet habitat fortifié comportait un château qui était situé sur le rocher, en bordure orientale de l’agglomération, où l’on voit encore quelques traces. Un autre château pourrait avoir été implanté dans un territoire plus ancien, dénommé Olive, et dont le centre fortifié n’a pas encore été localisé. La première église paroissiale d’Olive, dédiée à saint Pierre, est devenue par la suite la chapelle Saint-Michel, dont les ruines subsistent, en contrebas du village du Broc.

Dès le Moyen Âge un village se développa au sud du château. Ce mouvement se poursuivit durant l’époque moderne vers l’ouest et vers le nord-ouest. Dosfraires (Deux-Frères) est un autre habitat fortifié, autrefois indépendant, rattaché en 1841 au territoire de la commune du Broc. Mentionné au milieu du XIIIe siècle, il en subsiste des ruines sur le sommet situé au nord de la chapelle Sainte-Marguerite
(parfois dénommées à tort Château de Fougassières). Il a été abandonné au XVe siècle.

Lieuche

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La commune de Lieuche s’étend sur 1 340 ha dans un environnement de sommets formant un cirque montagneux. L’altitude maximale est de 1 784 m. Les cours d’eau sont peu importants, si ce n’est celui de Chaudanne.
On accède au village, situé à 850 m d’altitude en rive gauche du Cians et au bord d’un précipice vertigineux, par une succession de lacets.

C’est sans doute de sa situation que Lieuche tire son nom, qui vient de lep, ravin, éboulement en pré-indo-européen, ou terrain en pente, en celto-ligure. Un habitat fortifié dénommé Lieuche est connu durant la première moitié du XIIIe siècle.

Il comprend un château, un village et une église mentionnée en 1351. Le village actuel et son église sont construits à une époque plus tardive. Fief des Faucon de Glandèves puis des Grimaldi de Beuil jusqu’en 1621, Lieuche passe successivement aux della Villana, aux Claretti et aux Sappia de Rossi.

Du fait de son territoire exigu, Lieuche n’a jamais compté un grand nombre d’habitants. Les principales ressources sont le bois et l’élevage ovin ou caprin.

À la fin du XIXe siècle, la communauté n’avait toujours pas les moyens de financer les travaux nécessaires pour amener l’eau au village, ce qui ne sera fait qu’en 1911, date à laquelle la commune se dote enfin d’une fontaine et d’un lavoir. Depuis 1876, la population, composée de familles d’agriculteurs impécunieux, n’a fait que diminuer, passant de 114 habitants à 76 habitants en 1911. La première guerre mondiale confirma cette tendance démographique à l’exode rural. La commune compte actuellement 38 habitants.

Mallaussène

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Malaussène est un des rares villages de la moyenne vallée du Var à être situé sur la rive droite du fleuve, à la sortie des gorges de la Mescla. Le territoire de la commune couvre une superficie de 1 948 ha en grande partie occupée par des vallons et des petits sommets calcaires et dont le point culminant est le col de Serse (1 418 m). Le village, perché sur une arête à 375 m d’altitude, isolé sur le versant nord du mont Vial, domine la vallée d’où on l’aperçoit à peine. On l’atteint par une étroite route de 2 km qui y mène en quelques lacets.

Le peuplement du territoire semble remonter au Moyen Âge. La première mention d’une communauté de Malauzena date de 1164. Un habitat fortifié dénommé Malaussène est mentionné durant la première moitié du XIIIe siècle avec un château et un village sur l’éperon rocheux au sud du village actuel. Progressivement, un nouveau village s’installe en contrebas sur le promontoire qui jouxte la chapelle
de la Sainte-Croix et l’église Notre-Dame-de-l'Assomption. Fief des Grimaldi de Beuil, Malaussène est successivement inféodé à la famille Badat en 1621, puis érigé en comté en 1724 par le roi de Sardaigne au profit des Alziari.

Au XVIIIe siècle, l’édification du viaduc et du canal de l’Adous permet d’alimenter les moulins à huile et à farine mais aussi d’arroser les cultures, notamment les oliveraies et les vignes. À la fin du XIXe siècle, la population avoisine les 400 âmes mais décroît au siècle suivant, inexorablement touchée par l’exode rural. En 1975, les villageois ne sont plus que 72. Depuis, la commune s’est repeuplée et elle comptait 265 habitants au recensement de 2012.

Marie

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Au coeur d’un paysage de montagnes boisées, le village de Marie s’accroche à un éperon rocheux, d’où son château surplombe la vallée de la Tinée.

Vertigineux et abrupt sur ce versant, il offre un visage plus riant de l’autre côté, présentant au soleil les façades étagées de ses maisons bordées d’agréables jardinets qui nous rappellent l’importance ancestrale des potagers.

Le territoire de Marie comprend le village, dominant un fond de vallée proche favorable aux cultures maraîchères, et le hameau d’Ullion, extension alpestre du village aux confins du territoire. Cette composition reflète bien l’activité traditionnelle de Marie, fondée sur l’agropastoralisme et dont la subsistance était assurée grâce à l’exploitation de châtaigneraies, de forêts et d’oliveraies, à l’activité d’élevage, à la culture du blé et de la vigne. Dans une enquête de 1752, Marie apparaît comme un village relativement peuplé, comptant 255 âmes, bien desservi par des chemins praticables et d’entretien aisé, et dont le territoire suffisait à faire vivre les habitants.

La première mention de Marie se trouve dans un acte passé par les frères Pierre et Milon Lagit, deux éminents personnages détenteurs de biens acquis après l’expulsion des Sarrasins, qui donnent, entre autres, la moitié des dîmes du village appelé Marie à l’évêque de Nice, pour la construction de l’église Notre-Dame de Clans, en 1066. Cette donation reflète à la fois la féodalisation de la société, où l’insécurité et l’affaiblissement du pouvoir politique ont permis la prolifération de châteaux et de villages fortifiés aux mains de  seigneurs puissants, mais aussi le poids de la religion, le souci du salut et du rachat des fautes qui conduit à ce type de donation, d’où le pouvoir des clercs et de l’Église sort renforcé.

Massouins

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L e territoire de Massoins, sur la rive gauche du Var, s’étend sur 1 213 ha et sur un dénivelé du nord au sud de 1 574 m entre les rives du Var, à 200 m d’altitude, et la Pointe des quatre cantons, à 1 774 m. Le nord est occupé par le domaine forestier de la Douina.

Le village, à peine visible depuis la route, est installé à 412 m d’altitude, au-dessus d’un éperon rocheux dont la position stratégique permet une vue étendue sur le lit du Var. Seul l’étroit pont suspendu, qui y donne accès, signale sa présence, à la hauteur du tunnel et de la gare de Malaussène.

Un habitat fortifié dénommé Massoins, mentionné durant la première moitié du XIe siècle, était situé sur l’actuelle commune de Villars. En 1252, ce vieux Massoins est désigné comme « Massoins Supérieur » et un autre habitat fortifié est mentionné comme « Massoins Inférieur ». C’est ce dernier qui est à l’origine de l’actuelle commune. Le château était entouré d’un village. Son église, qui est conservée, est mentionnée en 1376 ; elle est dédiée à saint Martin. Baronnie de la vallée de Massoins et fief des Grimaldi de Beuil jusqu’à la chute d’Annibal en 1621, Massoins revient de suite à la famille des Caissotti puis aux Corniglion. C’est à l’époque moderne un important
village. Au milieu du XIXe siècle, Massoins compte encore près de 300 habitants, possède des moulins à huile et à farine mais sa position en dehors des grandes voies de communication va accélérer l’exode rural au XXe siècle, faisant chuter sa population à une cinquantaine d’habitants après la deuxième guerre mondiale.

Moulinet

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Coupé du nord au sud par la haute vallée de la Bévéra, le territoire de la commune (4 107 ha) est montagneux, formé en son centre d’un vaste cirque entaillé de torrents affluents. Les sommets limitrophes dominants sont à l’est le Mangiabo (1 821 m) et la pointe de Ventabren (1 976 m), au nord Mille Fourches (2 042 m), la Forca (2 078 m), Tueis ( 1 926 m), à l’ouest le col de Turini (1 674 m), la cime de la Calmette ( 1786 m), la cime de Peira-Cava (1 581 m).

En 1192 apparaît le nom de Meloni dans les archives, précédé en 1157 par celui de Lameor (La Menour), habitat fortifié situé au-dessus de la chapelle actuelle. C’est d’abord un simple hameau fondé par des agriculteurs de Sospel qui s’installent à demeure pour éviter le chemin accidenté dominant les gorges de la Bévéra. Les Sospellois y construisent un moulin qui donnera son nom au futur village. En 1500, les habitants de Moulinet parviennent à obtenir le principe d’une séparation d’avec leur chef-lieu et la création d’une paroisse indépendante mais le règlement définitif n’interviendra qu’en 1548, grâce à une convention conclue avec Sospel.

L’économie, rurale, reposait sur l’agriculture (blé et vigne), l’élevage bovin et ovin et l’exploitation de la forêt. À la fin du XIXe siècle, Moulinet connut un développement touristique important, avec la création de plusieurs hôtels, faisant du village une station estivale animée. En 1928, la création de la route reliant Moulinet et Turini dynamisa l’activité touristique, compensant partiellement l’exode rural (la population passa de 938 habitants en 1911 à 638 en 1921).

Les conflits armés ont durement frappé les Moulinois : entre 1792 et 1794, lorsque les troupes françaises et austro-sardes s’affrontèrent autour de l’Authion ; à la fin de la deuxième guerre mondiale, lorsque les habitants furent déportés à Coni et retrouvèrent, à la Libération, leur village bombardé et miné.

Moulinet, qui se trouve dans le Parc national du Mercantour, bénéficie aujourd’hui de nombreux atouts touristiques : un patrimoine architectural et rural remarquable, la beauté de ses paysages et de son environnement, et sa station du Turini.

Péone

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Le territoire de Péone, au relief tourmenté, s’étire du nord au sud sur une superficie de 4 859 ha avec des altitudes comprises entre 950 m et 2 640 m. Le réseau hydrographique de la commune comprend de nombreuses sources et deux cours d’eau, le Tuébi, dont les crues particulièrement impressionnantes ont obligé les Péoniens à se protéger par des digues, et son affluent, l’Aygue Blanche. Le paysage très raviné - une partie des sols est constituée de cargneules et de marnes noires très instables - présente de remarquables formations rocheuses. L’habitat, outre son chef-lieu, compte de nombreux hameaux et écarts. L’éparpillement des terrains, le relief, le climat et la nécessité de tirer parti de la moindre richesse ont poussé les habitants de Péone à posséder des fermes dans différents hameaux.

L’origine du nom de Péone semble venir de la racine pré-latine, ped (falaise), ou pen (rocher, hauteur) en ligure ou encore penn ou penno (tête, extrémité) en gaulois.

Un habitat fortifié dénommé Péone est mentionné dans la première moitié du XIIIe siècle. Il dépend de l’évêché de Glandèves et ce jusqu’à la Révolution. Par le jeu des successions, le village de Péone échoit aux Grimaldi de Beuil et est rattaché au comté de Savoie après la Dédition de Nice en 1388. La communauté jouit d’une certaine liberté moyennant le paiement d’une redevance annuelle à son seigneur. Après l’exécution d’Annibal Grimaldi en 1621, Péone devint le fief des Cavalca. Plusieurs fois pillé, le bourg est convoité pour sa position au carrefour des voies de transhumance et des riches pâturages. L’économie de la commune est basée sur l’élevage, la culture des céréales, l’apiculture et le chanvre. La deuxième partie du XIXe siècle voit le développement de l’exploitation minière et ce jusqu’au début du XXe siècle. Depuis la création de la station de sports d’hiver de Valberg en 1936, où une grande partie des services a été transférée, la commune s’oriente vers le tourisme.

Pierlas

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Le village de Pierlas se découvre au milieu d’un paysage très minéral, peut-être à l’origine du nom de Pierlas, pru, pierre en pré-latin. Son territoire, d’une superficie de 3 131 ha, s’étend dans un cirque de montagnes dont le point culminant est le pic des Cluots à 2 150 m. Les cours d’eau sont les torrents du vallon de la Villette et du Coulié qui grossissent le vallon de Pierlas, affluent du Cians.

Le village est perché à 900 m d’altitude sur un promontoire rocheux. Il s’articule en deux parties, une supérieure qui s’enroule autour d’un piton rocheux et une inférieure qui suit le dénivelé de la pente vers le vallon de Pierlas. Les maisons sont serrées sans ordre apparent et l’ensemble présente un aspect défensif avec des passages voûtés, des maisons hautes aux pierres gris-beige, et des restes de tours, intégrés dans les habitations.

L’installation du village pourrait remonter au XIIe siècle. Une église est mentionnée en 1376. Durant l’époque moderne, l’agglomération s’est développée vers un nouveau quartier, au nord-est du rocher, et une nouvelle église paroissiale est érigée, sans doute au XVIe siècle. Fief des Grimaldi de Beuil, Pierlas passe en 1621 à Annibal Badat, gouverneur de Villefranche. Pierlas est érigé en comté au profit des Ciais en 1764.

Au XIXe siècle, le village compte près de 300 habitants vivant presque exclusivement de l’élevage de chèvres et de moutons. À la fin du XIXe siècle, isolé au fond de son vallon, Pierlas ne peut résister à l’exode rural. La population est de 67 habitants en 1975 et l’école ferme définitivement au début des années deux mille, mais l’apport de retraités venus vivre au village a légèrement fait remonter la courbe démographique avec 89 habitants en 2012. À noter que le village a été récemment désenclavé grâce à la prolongation de la route vers Ilonse et la vallée de la Tinée.

Rigaud

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Le territoire de Rigaud s’étend sur 3 250 ha au confluent du Var et du Cians.
La Tête de Rigaud à 1 906 m est le point culminant de la commune. Le paysage très montagneux est entrecoupé de ravins, sauf la partie centrale occupée par le plateau de Dina dont l’altitude moyenne est de 1 000 m. Le village, perché à 753 m d’altitude sur un éperon-col, jouit d’un vaste panorama sur la basse vallée du Cians. Selon André Compan, l’origine du nom de Rigaud viendrait soit du germanique ric (puissant) et waldon (gouverner), soit du provençal giagaou (le rouge-gorge).

Le territoire est occupé dès l’Antiquité par les Ligures puis par les Romains.

Au XIIe siècle, des membres de la famille seigneuriale de Rigaud occupent des postes importants dans l’Ordre du Temple et sont sans doute à l’origine de l’installation d’une commanderie. Après la chute des Templiers, la commanderie échoit aux Hospitaliers de Saint-Jean. À la fin du XIVe siècle, le village devient fief des Grimaldi de Beuil jusqu’à la fin misérable d’Annibal Grimaldi ; Rigaud est érigé alors en comté au profit des Caissotti, en 1622.

Les Rigaudois sont des agriculteurs qui pratiquent la polyculture vivrière de type méditerranéen avec du blé, des oliviers, de la vigne et des cultures maraîchères sur les terres arrosables. La population reste relativement stable jusqu’à la première guerre mondiale, oscillant autour de 500 habitants dont la moitié est répartie dans les épars ou « campagnes » comme le Moulin ou le plateau de Dina, ancien grenier à blé du village, où une école primaire fonctionna jusqu’à la fin des années trente.

Pendant la deuxième guerre mondiale, de janvier à avril 1944, le plateau de Dina fut le théâtre d’actions de la Résistance. Les résistants y récupéraient les armes parachutés par les alliés.

Roubion

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Érigé au flanc de la falaise sur un promontoire dominant la vallée de la Vionène, Roubion déroule ses ruelles pentues et son bel ensemble de maisons hautes au pied d’un château arasé au début du XVII°. Ces restes de fortifications rappellent que le château, placé en garde du col de la Couillole, défendait le principal accès oriental au plateau de Beuil et la jonction des vallées de la Tinée et du Cians.

Désigné dans les textes comme Castrum de Robione (1067) puis par Robionum (1293), Robjono (1333), Robion (1795), le village acquiert son nom définitif en 1860. D’abord inféodé au XIe siècle aux comtes de Rostaing, descendants des seigneurs de Castellane, puis intégré aux possessions de la puissante famille féodale des Grimaldi de Beuil, Roubion fit souvent les frais de luttes intestines ou des conflits armés opposant le duc de Savoie et la France.

L’enquête de l’intendant Joanini en 1752 présente un village d’une relative aisance, composé, à parties égales, de roches nues, de forêts et de pâturages. Les surfaces cultivées portent seigle, vignes et oliviers, et l’élevage entretient un petit commerce d’ovins et de caprins. Un métier de draperie, un four et un moulin communal complètent les équipements. Le problème majeur du village, à cette époque et jusqu’au début du XXe siècle, est l’entretien des chemins, mis à mal par les intempéries et les avalanches.

En 1924 encore, le maire Ramin demande au préfet l’amélioration des conditions de transport indispensables à la vente des productions d’hiver et l’installation d’un câble aérien de 500 m allant de Roubion au pont de la Vionène pour pallier les effets de l’enneigement. Le village comporte un hameau d’altitude, Vignols, situé à la jonction de la zone forestière et de la zone d’alpages, sa belle altitude de 1374 mètres lui a permis de développer une station de ski familiale.

Roure

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Du lit de la Tinée (480 m) au Mont Gravières (2 331 m), l’étagement du vaste territoire de Roure (4 029 ha) favorisait une agriculture diversifiée, depuis l’olivier jusqu’aux pâturages d’altitude. Mais les fortes pentes, difficiles à travailler, connaissaient de fréquents éboulements. Un habitat fortifié est mentionné pour la première fois en 1067 et une partie du village se développa près du château (démantelé en 1621) et de l’église. L’autre coeur du village était la place du Torch, à la croisée des chemins menant à Saint-Sauveur (et au-delà à Nice), à Isola et Saint-Étienne, à Roubion et à la haute vallée du Var. Jusqu’aux années 1880, Roure était un point de passage obligé, un carrefour actif sur ce réseau de chemins muletiers qu’empruntaient hommes, animaux et marchandises.

Depuis l’Antiquité, les cheminements évitaient les fonds de vallée. Outre des alpages étendus et renommés (Longon), Roure comptait des campagnes prospères (Tiecs, Puge, La Cerise, Rougios), d’altitudes différentes, aux activités complémentaires. Mais la communauté dut sans cesse se mobiliser pour l’entretien des chemins et de la vacherie communale, notamment.

En 1828, le « rôle du bétail » dénombrait 95 éleveurs, 282 vaches, 2 600 moutons et 298 chèvres. En 1838, on recensait 646 habitants, dont 74 à Valabres. D’accès difficile, ce hameau très ancien constituait une paroisse distincte, possédant en propre église, cimetière, four à pain, moulin, école, monument aux morts... Son terroir bien pourvu (terres cultivables, pâturages, bois) a longtemps permis la présence d’une dizaine de familles, au prix d’un travail acharné…

Après 1880, alors que le village développait ses équipements (canal d’arrosage, nouveau moulin, fontaines…), il se trouva doublement isolé. Les nouvelles routes de fond de vallées captaient les flux d’hommes et de marchandises tandis que les autorités refusaient le raccordement du village au réseau routier (réalisé seulement en 1939).

Sainte-Agnès

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Vaste de 937 ha, le territoire de Sainte-Agnès est caractérisé par un relief escarpé formant un véritable balcon dominant le littoral mentonnais. Implanté à 750 m d’altitude, à 3 km à vol d’oiseau de la mer, Sainte-Agnès revendique d’ailleurs le statut de village littoral le plus haut d’Europe. Ce perchement offre au visiteur une succession de splendides panoramas aussi étendus que nombreux. Au nord, le mont Ours s’élève à 1 239 m d’altitude tandis que le pic de Garuche atteint 1 089 m. Au niveau du village, le relief dégringole brutalement vers le littoral. Le torrent du Borrigo, qui prend sa source au bas du col des Banquettes, coule d’est en ouest avant de prendre la direction du sud, vers Menton.

Le premier site du village se trouvait sur le piton rocheux dominant l’agglomération actuelle. Le nom du village apparaît pour la première fois en 1150 à l’occasion d’une donation faite par un certain Rostagnus de Sancti Anet. À cette époque, un habitat se groupe autour d’une tour fortifiée élevée à la fin du Xe siècle et d’une église. Le village va se développer autour de son château jusqu’à la fin du XIVe siècle puis se vider progressivement de ses habitants qui choisissent un nouveau site plus commode à l’ouest. Au début du XVIe siècle, l’ancien site est entièrement occupé par une forteresse.

Les Agnésois, qui se désignent eux-mêmes en patois sous le nom de « u Gaïné », avaient progressivement mis en valeur une grande partie de leur terroir, utilisant le système des terrasses pour cultiver les pentes les plus raides. Jusqu’au début du XXe siècle, blé et arbres fruitiers (olivier, figuier, citronnier, vigne) étaient cultivés en tenant compte de l’exposition ; les quartiers de la Virette et de Marthéa, au nord-est du village, étant de loin les plus prospères. Le manque d’eau n’autorisait les cultures maraîchères qu’au voisinage des cours d’eau comme le Borrigo. L’évolution de la population révèle les profondes transformations de cette commune rurale : situé autour de 500 avant la Grande Guerre, le nombre d’habitants décroît ensuite pour ne reprendre son essor qu’à la fin du XXe siècle, grâce au développement de la partie basse de la commune.

Saint-Jeannet

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Entre le Var et la Cagne, le territoire de Saint-Jeannet se développe sur 1 458 ha, en grande partie constitué par les Préalpes de Grasse et sa ligne des baous, formations dénudées et karstiques, dont celui de Saint-Jeannet (807 m) est le plus spectaculaire et le plus prisé des amateurs d’escalade. La partie agricole utile de Saint-Jeannet est formée de collines s’étendant à l’est du village.

De très nombreux sites protohistoriques et gallo-romains ont été identifiés sur la commune, notamment des enceintes de pierres sèches sur les baous de La Gaude et de Saint-Jeannet.

En 1235, un habitat fortifié dénommé « La Grotte de Saint-Jeannet » est mentionné dans les archives. Peut-être s’agissait-il du château dont on trouve la trace au centre de l’agglomération actuelle. Celle-ci s’est développée à la fin du Moyen Âge, à l’intérieur d’une enceinte fortifiée, puis à l’époque moderne. Les territoires de La Gaude et de Saint-Jeannet appartenaient à l’origine à une seule famille, héritière
de Romée de Villeneuve, ce qui explique que ces deux communautés ont eu une histoire commune jusqu’au XVIIe siècle, date de leur séparation. Cependant, il fallut attendre 1845 pour que le quartier des Gaudes, sur lequel se trouvent le château de La Gaude et l’ancienne église Saint-Pierre, soit rendu à Saint-Jeannet. La campagne saint-jeannoise était réputée pour la richesse de son agriculture. L’oléiculture, la viticulture (qui fournissait un raisin de table et un vin de grande qualité), la fleur d’oranger puis la culture de la violette et des fleurs coupées firent la richesse des agriculteurs jusqu’au début du XXe siècle.

Saint-Sauveur

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L’implantation de Saint-Sauveur est originale. Le village occupe, en effet, un site en fond de vallée, au bord de la Tinée. En raison de cet encaissement et de l’étroitesse de son territoire, il ne possède pas de hameaux. Situé au confluent de la Vionène et de la Tinée, Saint-Sauveur-sur-Tinée est au carrefour de chemins descendant du Val-de-Blore et de Beuil.

Le village semble avoir pour origine le prieuré bénédictin Saint-Sauveur-de- Roure, dépendant de l’abbaye Saint-Eusèbe de Saignon, dite d’Apt, et placé sous l’égide du Christ transfiguré. Ce prieuré était probablement situé de l’autre côté de la Tinée, à l’emplacement de l’actuelle chapelle Saint-Blaise, lieu qui fit partie du territoire communal de Roure jusqu’en 1965. Saint-Sauveur se développa à proximité
du prieuré, en exploitant des moulins mis en mouvement par la Tinée. Il est mentionné comme habitat fortifié dans la première moitié du XIIIe siècle. Un château se trouvait sur l’éperon rocheux qui domine le village actuel, à 300 mètres à l’est où l’on en voit quelques traces. Il devait être accompagné d’un village, logé au pied de son rocher, qui s’est ensuite déplacé au XVIe siècle à son emplacement actuel. Vivant en autarcie, la commune s’ouvrit sur l’extérieur après 1870, grâce à l’ouverture de la route carrossable qui permit un essor du commerce local. Un hôtel de ville aux dimensions imposantes fut édifié sur la place de la poste.

La nouvelle route coupait le village en deux et imposait une circulation des véhicules qui ignorait le centre ancien du village. Au XXe siècle, Saint-Sauveur se développa sur la rive droite de la Tinée. Celle-ci accueillit d’abord une scierie puis des immeubles d’habitations et, enfin, le collège Saint-Blaise.

Sauze

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On atteint Sauze par une route sinueuse qui, en s’élevant au-dessus de Guillaumes, révèle des panoramas grandioses. La commune s’étend sur 2 777 ha, entre 780 et 2 520 m d’altitude au sommet du mont Saint-Honorat à l’ouest. Le chef-lieu, à 1 365 m d’altitude, est adossé à une arête rocheuse surplombant la haute vallée du Var. Le territoire de Sauze jouit d’une exposition plein sud qui a favorisé la culture céréalière sur les plateaux où sont installés les hameaux, (Sauze-le-Vieux, Villetalle, Les Selves, Les Moulins), et les fermes isolées, le long de la vallée du ruisseau de Cante.

Sauze est mentionné pour la première fois en tant qu’habitat fortifié durant la première moitié du XIIIe siècle. Il comprenait alors un village et une église, qui est citée en 1351. Son nom semble venir du latin salix, salicis, saule. Enclave savoyarde depuis 1388, au-dessus des terres de Guillaumes, Sauze subit les aléas de sa position frontalière et des guerres entre la France et la Maison de Savoie. De nombreux seigneurs se partagent successivement son territoire, parmi eux les Grimaldi de Beuil, de 1388 jusqu’à la chute d’Annibal Grimaldi en 1621, et les Faucon, issus d’une branche de la famille des Glandèves, co-seigneurs presque sans interruption de 1471 jusqu’en 1792. Au XVIIIe siècle, le bourg est érigé en commune.

Sauze a connu, grâce aux terres céréalières (blé, seigle mais aussi lentilles) et à l’élevage, une relative prospérité jusqu’au milieu du XIXe siècle. La présence de nombreux corps de métiers et l’importance de sa population - qui atteignit jusqu’à 500 habitants au XVIe siècle - en sont la preuve.

Sospel

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Son vaste et beau territoire de moyenne montagne (6 239 ha), à la limite de la frontière italienne, est entièrement inscrit dans le bassin versant de la Bévéra. Au nord, le relief s’élève progressivement à 1 603 m à la Cime du Ters (point culminant), à l’est se trouve la frontière italienne et sa ligne de crête s’élevant du sud au nord. Plusieurs cols permettent d’accéder aux vallées limitrophes : à l’ouest le col de Braus, à l’est les cols de Pérus et de Brouis, au sud le col de Castillon. L’agglomération occupe, à 348 m d’altitude, le centre d’un riche bassin alluvionnaire au confluent du Merlanson et de la Bévéra.

Le nom de Sospel apparaît en 1095 sous la forme de Cespedelli. Ce dernier aurait pour origine le latin caespes, pitis (motte de gazon), cespitellum, c’est-à-dire, par extension, petit domaine cultivé.

En 1262, l’agglomération de Sospel, déjà importante, fut choisie comme chef-lieu de la viguerie de Vintimille et du Val de Lantosque. Lors du Grand Schisme d’Occident, en 1378, un évêque partisan du pape d’Avignon s’installa à Sospel dont l’église Saint-Michel devint alors cathédrale jusqu’en 1411. Par la suite, au-delà du Moyen Âge, l’agglomération ne se développa plus en surface et on se contenta de surélever ou de reconstruire les maisons sur place. Cependant, la prospérité de la ville resta considérable jusqu’au début du XIXe siècle, grâce au passage de la route Royale reliant Nice au Piémont, et à la richesse de son agriculture. En 1754, ses
4 100 habitants faisaient de Sospel la deuxième ville du comté après Nice.

L’arrivée du chemin de fer, en 1928, et l’essor touristique observé avant 1914, ne parvinrent pas à freiner l’exode rural massif et l’abandon des campagnes sospelloises. De plus, Sospel sortit meurtri des épreuves de la deuxième guerre mondiale.

Partiellement désenclavé par le rétablissement de la voie ferrée en 1979 et la pénétrante de Menton, Sospel est aujourd’hui un important centre touristique et de séjour qui a su mettre en valeur son patrimoine architectural et naturel.

Thiéry

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À1 050 m d’altitude, le village de Thiéry, posé sur son étroit éperon rocheux, domine le vide, tel un navire au milieu d’un impressionnant cirque montagneux hérissé de crêtes et de vallons encaissés. Situé sur la rive gauche du Cians, Thiéry fait également partie du bassin versant du moyen Var. Le point culminant de la commune se situe à 1 784 m, au sommet du mont Fracha. Son territoire, traversé par la rivière Arsilane dont le cours se termine dans les gorges du Cians en une haute cascade, s’étend sur 2 224 ha, pour moitié recouverts de forêts. Le nom de Thiéry semble venir de ter ou tar qui désigne une butte, un promontoire.

Au XIIIe siècle, un habitat fortifié est mentionné à Thiéry en tant que fief des seigneurs de Beuil. En 1388, seul un château est mentionné. Le village est construit à son emplacement actuel entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle.

Possession des Grimaldi de Beuil jusqu’en 1621, date à laquelle Annibal Grimaldi est exécuté pour acte de félonie, le village devient le fief de Philiberto della Villana puis est cédé par son fils, en 1634, à un noble niçois, Honoré Claret Ponzone, dont la famille conserva le fief jusqu’à la Révolution.

La vie dans ce village montagnard était rude. Les parcelles cultivables étaient réservées à la culture du blé et au pâturage. Elles suffisaient à peine à nourrir une population relativement importante, d’environ 300 personnes jusqu’au début du XIXe siècle. À la veille de la première guerre mondiale, la population n’était plus que de 190 habitants et l’exode rural se poursuivit jusqu’aux années quatrevingts, depuis, la courbe démographique s’inverse pour de nouveau dépasser les 100 habitants en 2012.

Touët-sur-Var

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Le territoire de la commune s’allonge d’est en ouest sur les rives du Var et occupe une superficie de 1 498 ha. Au sud, les rives du Var s’élargissent en une petite plaine alors qu’au nord la barre rocheuse culmine à 893 m. Sur la rive droite du Var, où se situe le point le plus élevé de la commune à 999 m d’altitude, s’étend le domaine de la forêt et des crêtes rocheuses. La partie haute du village de
Touët-sur-Var constitue un exemple remarquale de village perché. À l’aplomb d’une barre rocheuse dominant la rive gauche du Var, ses maisons hautes, faisant office de rempart, accrochent le regard des voyageurs qui passent en contrebas.

Des vestiges datant de l’époque romaine ont été retrouvés sur le plateau de Paillers mais la première mention écrite du site remonte au XIIIe siècle. Un château occupe probablement l’éperon qui domine l’agglomération actuelle, au nord, accompagné d’un village et de son église mentionnée en 1376. Partie intégrante de la Provence occidentale, le village devient propriété de la maison de Savoie en 1388 et
est inféodé à la famille des Grimaldi de Beuil. En 1621, Annibal Grimaldi est exécuté pour félonie et ses terres redistribuées. Touët échoit alors à Filiberto della Vellana.

Les siècles suivants, le village subit pillages et incendies jusqu’à la fin du Premier Empire. La communauté est pauvre. Au XIXe siècle, un enfant du pays, Désiré Niel, député et inspecteur d’Académie, devient son bienfaiteur. À la fin du XIXe siècle, avec la construction du chemin de fer et de la route, la vie qui se concentrait dans le village du haut se déplace au quartier des Granges et un nouveau bourg se développe autour de la route nationale et de la gare où s’installent les commerces. En 1909, Touët-de-Beuil devient Touët-sur-Var. La petite bourgade rurale profite des retombées du développement du tourisme au XXe siècle en devenant une étape sur la route des sports d’hiver.

Tournefort

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Un habitat fortifié dénommé Tournefort est mentionné durant la première moitié du XIIIe siècle. Il occupait le sommet qui domine le site de l’ancien village, près de la chapelle Saint-Antoine, au quartier du Castel. Le château, qui était accompagné d’un village, semble ne plus exister en 1388. Installée sur une crête étroite, à 630 m d’altitude, tel un vaisseau, l’agglomération ne disposait pas d’eau courante.
Les habitants s’approvisionnaient à une fontaine située à mi-chemin de la voie d’accès ou bien avaient recours à des citernes recueillant l’eau de pluie.

Endommagé par le tremblement de terre de 1887, le village a progressivement été abandonné dans le premier tiers du XXe siècle au profit d’une nouvelle agglomération située plus bas, sur le site de la Colle, et accessible par la route carrossable venant de la Tinée. Un moulin à huile coopératif fut créé avant la première guerre mondiale, puis une nouvelle mairie avant la deuxième guerre mondiale.

Malgré cela, la population ne cessa de décroître, passant de 200 habitants en 1911 à 43 en 1962. Le territoire communal offrait peu de possibilités à l’agriculture, car tout en longueur, coincé entre Massoins, Malaussène et la Tinée, et à cheval sur la crête du Mont Falourde. Les deux hameaux de la Courbaisse, à l’entrée de la Mescla, étaient reliés au village par un chemin longeant le Pic Charvet.

Une importante scierie, mue par la force de l’eau dérivée de la Tinée, y était active, utilisant les grumes des forêts de la Tinée expédiées par flottage sur la rivière. L’ancien site de Tournefort offre au promeneur le spectacle unique de l’église paroissiale et de la chapelle Saint-Antoine-de-Padoue se détachant sur un panorama exceptionnel.

Villars-sur-Var

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L e village de Villars-sur-Var est perché à 410 m d’altitude sur le plateau ensoleillé du Savel qui domine la vallée du Var. Son territoire s’étend sur une superficie de 2 527 ha dans un environnement montagneux dont le point culminant se situe à 1 774 m d’altitude sur le massif de la Pointe des quatre cantons.

Villars, du latin villa, désigne une exploitation agricole. Le premier habitat devait sans doute se situer au nord-ouest du village actuel sur un sommet dont la chapelle Saint-Jean conserve le souvenir. Cité dans les archives dès le XIe siècle, le territoire est inféodé à différents seigneurs jusqu’au rattachement du comté de Nice à la maison de Savoie en 1388 date à laquelle les Grimaldi de Beuil en deviennent les seigneurs. Le château qu’ils y firent construire devint, dès lors, leur résidence favorite.

En 1621, suite à la condamnation pour trahison d’Annibal Grimaldi, le duc de Savoie ordonna sa destruction. En 1691 le village, qui en porte encore les stigmates, est brûlé par les hommes du général Catinat lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg. En 1723, érigé en comté, il devient possession de la famille des Salmatoris Rossillion, originaire de Cherasco. Au XIXe siècle, l’économie est dominée par l’agriculture ; la viticulture et l’oléiculture y occupent une place importante. L’arrivée de la ligne de chemin de fer à Villars-sur-Var, en août 1892, permet à la commune d’être dotée d’une gare. En 1902, une première usine électrique est installée et alimente le village.

Cependant la première guerre mondiale et l’exode rural ont fait fortement diminuer la population. Durant la deuxième guerre mondiale, Villars-sur-Var s’illustre avec son curé, l’abbé Coeuret, qui organise sous le nom de « capitaine Benoît » un réseau de résistance tandis que les Villarois soustraient de nombreux juifs à l’horreur des camps en les cachant. À l’aube du XXIe siècle, le village a réussi à maintenir sa population grâce à sa proximité avec Nice, le tourisme et l’exploitation de ses vignobles.