Charles-Emmanuel Ier initiateur du port franc et du sénat

Charles-Emmanuel Ier mène une politique belliqueuse pour élargir ses possessions, dans un contexte marqué par les guerres de religion.

Charles-Emmanuel Ier mena durant 50 ans une politique belliqueuse pour étendre ses États. Il guerroya dans la Provence déchirée par les guerres de religion entre 1590 et 1598 auprès de la Sainte Ligue catholique, espérant des accroissements du comté outre-Var. En 1600 au traité de Lyon, il renonça à toutes ses possessions au-delà du Rhône au profit de la France mais gagna en échange le marquisat de Saluzzo, ce qui confortait l’orientation italienne de ses États. Son règne fut marqué par l’amélioration des relations commerciales entre Nice et Turin par la vallée de la Roya avec l’aménagement de la route de Tende en 1593, comté acquis par son père, et la fondation de la ville de Fontan en 1616. Il instaura un port franc en 1612, à Nice et Villefranche, afin de stimuler l’économie de son seul débouché maritime, puis créa en 1613 un consulat de mer pour y juger les litiges. L’administration amorça une centralisation avec l’institution en 1610 de l’insinuation contrôlant les actes notariés, et en 1614 du sénat de  Nice, cour d’appel. Son règne marqua aussi le déclin de ses puissants feudataires avec le jugement et la mort d’Annibal Grimaldi, gouverneur de la ville et du comté de Nice en 1621. Celui-ci avait refusé l’appel au sénat sur ses terres du comté de Beuil et avait essayé de trouver des appuis à l’étranger. Il fut jugé pour haute trahison.