Nature, culture et paysages des Alpes-Maritimes

L’organisation du terroir

L’essentiel du territoire étant montagneux, avec des fortes déclivités et une mince couche de terrain fertile, les habitants ont été contraints de constituer des banquettes (faissa en provençal) afin de disposer de petits plans horizontaux placés en amphithéâtre les uns sur les autres et soutenus par des murs de pierre sèche bâtis en talus.

La technique a été employée jusque dans les villages d’altitude mobilisant toute l’énergie des paysans pour les maintenir en état. Dans ce pays clos où le transport était périlleux, le paysan était trop pauvre pour acheter des produits importés car lui-même n’était pas en mesure de dégager des excédents. L’agriculture était donc l’élément capital qui devait produire sur place tout ce qui était nécessaire à la population. Pourtant, le relief et la nature des sols réduisaient grandement la surface exploitable.

La discontinuité du territoire agricole jusque sur le littoral est restée un élément marquant du paysage. Sur les coteaux préalpins où s’étageait l’oliveraie, de vastes forêts enserraient et fractionnaient des zones plus ou moins réduites d’agriculture cohérente. Les terrasses étroites et un parcellaire morcelé, mais dénué de clôtures, conduisaient à un entassement des cultures.