Clans

Un lieu dénommé Clans est mentionné en 1066.

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Clans est cité la première fois en 1066 à l’occasion de la construction de l’église Notre-Dame mais, au Moyen Âge, d’autres sites habités apparaissent dans les archives au Poët-de-Garnier et à Bonvilar.

À Clans même, un habitat fortifié est mentionné dans la première moitié du XIIIe siècle, et le village semble ne se dé-velopper autour de l’église Notre-Dame qu’à partir des environs du XVe siècle.

L’agglomération conserve d’ailleurs, aujourd’hui, son allure médiévale autour d’un bel ensemble de maisons anciennes. C’est à la charnière entre les XVe et XVIe siècles que furent construites les chapelles des Pénitents Noirs, Saint-Michel et Saint-Antoine.

Clans bénéficiait d’un riche terroir agricole et pastoral mais, surtout, de la présence d’une vaste forêt sur les contreforts du Mont Tournairet (à 2 086 m), dont les sapins étaient recherchés par les chantiers navals génois et toulonnais pour la fabrication des mâts de navires. La construction de la route de la Tinée en 1860 est à l’o rigine du développement du hameau de Pont-de-Clans où se trouvaient plusieurs moulins et notamment des scieries. Réalisés entre 1925 et 1929, les tr avaux de la centrale hydro électrique de Bancairon apportèrent, momentanément, la prospérité au village.

Confronté au déclin des activités agricoles et pastorales, Clans profita de conditions favorables à un essor touristique : altitude idéale, belles promenades, accessibilité grâce au tramway, inauguré en 1912, puis au développement de l’automobile, ce qui permit d’accueillir des estivants avant la première guerre mondiale.

Dans l’entre-deux-guerres, la commune connut une fréquentation touristique importante qui suscita la création de plusieurs hôtels et pensions de familles et s’accompagna, à la fin des années 1930, de la mise en place d’un réseau d’adduction d’eau. L’important patrimoine religieux dont dispose Clans constitue, aujourd’hui, l’un de ses nombreux atouts

Collégiale Sainte-Marie, XIe-XVIIIe siècle

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L’un des documents les plus anciens conservés aux Archives départementales des Alpes-Maritimes, une donation établie en 1066, fait état de la donation des frères Pierre et Milon Lagit de biens et de droits à l’église Notre-Dame de Clans, où
« une église est en construction en l’honneur de la bienheureuse Marie toujours vierge ».

Cette première église romane du XIe siècle fut reconstruite en partie en 1572, puis entre 1680 et 1684 et, enfin, restaurée en 1784 après une destruction due à la foudre.

Le nom de collégiale vient du fait qu’elle était administrée par un collège de chanoines, cas unique dans le diocèse de Nice. À proximité de la collégiale se trouvent la maison dite de la Reine-Jeanne, à la façade gothique, et la maison claustrale construite en 1515 par le chanoine Louis Serre, dont l’imposant linteau est frappé de ses armes et de son nom.

 

L’intérieur de la collégiale Sainte-Marie

Elle conserve, dans les absides primitives, des peintures murales du XIVe siècle :

 

  • d’un côté, un Christ en gloire et les symboles des évangélistes avec des scènes de la vie de saint Pierre ;
  • d’autre part, une scène de chasse avec seigneur, chevalier, manant et animaux fantastiques.

 

Le chevet se pare d’un monumental retable de stuc datant du XVIIe siècle ; dans le chœur, sont présentés des éléments de polyptiques démembrés d’ensembles plus importants ; sur les autels latéraux de la nef unique, se trouvent plusieurs tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles ; l’orgue construit par les frères Grinda en 1792 est exceptionnel.

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Chapelle des Pénitents-Noirs ou de la Miséricorde, début XVe siècle

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Située à l’extrémité de la place de La Colle, cette chapelle se trouvait, au moment de sa construction, hors du village, à un croisement de chemins.

La chapelle d’origine ne comprenait que ce qui est aujourd’hui la travée de chœur, et devait ressembler aux chapelles Saint-Michel et Saint-Antoine.

Elle fut construite dans les environs de 1500 et était probablement dédiée à saint Jean (le Décollé). Devenue chapelle des Pénitents au XVIIe siècle, elle fut agrandie en 1680-81 et ajouta à sa titulature celle de Notre-Dame de la Miséricorde.

Le porche date de 1821.

Cette chapelle a joué un rôle essentiel dans la vie du village. Lieu de réunion des pénitents de la Miséricorde et du conseil de la communauté, elle accueillait le Mont Granatique qui prêtait des céréales aux agriculteurs dans le besoin

Chapelle Saint-Jean-Baptiste (chapelle Moya)

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Reconstruite dans la première moitié du XVIIIe siècle, la chapelle Saint-Jean-Baptiste, qui se trouve sur le chemin menant à Marie, témoigne aujourd’hui du renouveau de l’art sacré.

Elle a été mise à la disposition de l’artiste Patrick Moya qui a entrepris de retracer, sur les murs intérieurs, la vie de saint Jean-Baptiste en dix séquences tirées des Évangiles.

Tout en s’inscrivant dans l’art figuratif de la Renaissance, l’artiste renouvelle complètement le décor religieux en faisant appel à une symbolique propre à notre époque

Chapelle Saint-Sébastien

Située sur la route qui mène de Pont de Clans au village, elle est édifiée sur un promontoire qui aurait accueilli un habitat fortifié, au lieu-dit Poët ou Puget de Garnier, dont les archives mentionnent l’existence entre 1151 et 1388

 

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Chapelle Saint-Antoine, fin XVe siècle

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Cette chapelle aux dimensions modestes se trouvait sur le chemin venant de Nice. Comme beaucoup d’autres chapelles, sa façade, ouverte à l’origine, a été fermée et l’on a rajouté un porche.
Elle abrite de remarquables peintures murales, dont on ignore l’auteur, réalisées à la fin du XVe siècle, et consacrées à la légende de saint Antoine.

Né en Égypte vers 250, saint Antoine l’ermite, ou « le Grand », fonda les premiers monastères de la chrétienté.
Le mur du chevet est occupé par une Crucifixion.

Les voûtes et les côtés présentent la légende de saint Antoine en trente tableaux accompagnés d’un texte écrit en caractères gothiques. Au bas du mur de droite, est visible un cortège des vices. Ce décor de chapelle, riche et raffiné, est l’un des plus importants du comté de Nice

 

Chapelle Saint-Michel

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Située à l’est du village, sur l’un de ses accès, elle était vraisemblablement l’une des chapelles protectrices du lieu.
En effet, bien que dédiée à saint Michel, son chevet, peint par Andrea da Cella vers 1515, présente dans sa partie supérieure des images de saint Roch, de saint Sébastien et de Benoît abbé, traditionnellement invoqués contre la peste.

Au centre, saint Michel en armure pèse les âmes sous les images du Père Éternel et de la Crucifixion. Le donateur ayant permis la réalisation de l’œuvre est agenouillé à ses pieds.

À droite, une Pietà ; à gauche, saint Étienne et sainte Marie-Madeleine. Les différents tableaux sont encadrés de pilastres de style Renaissance, soigneusement exécutés

 

Chapelle Sainte-Anne, XVIIe siècle

Située au quartier du Monar, non loin de la forêt domaniale de Clans, Sainte-Anne est une chapelle rurale, élevée au milieu d’un riche terroir agricole et pastoral qui accueillait autrefois d’importants troupeaux de bovins et d’ovins.

De nombreuses granges restent visibles aujourd’hui. La première chapelle connue, la « cappelletta », date de 1634, fondée par deux notables du lieu qui firent don du terrain.

En 1832, on décida de construire une nouvelle chapelle à peu de distance de l’ancienne et les travaux furent terminés en 1835. Régulièrement détériorée par les intempéries, cette chapelle fut reconstruite entre 1931 et 1933, avec création d’un plafond remplaçant la voûte écroulée.

Elle abrite la statue de sainte Anne, vénérée chaque année lors d’un pèlerinage, le dernier dimanche de juillet, en exécution d’un vœu fait par la communauté de Clans le 5 mai 1832. Des ex-voto d’automobilistes y sont visibles.

 

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